L'univers comprendrait trois fois plus d'étoiles qu'on ne le croyait jusqu'à présent, soit 300 000 000 000 000 000 000 000 - ou 300 sextillions - d'étoiles.



Ce chiffre remet en question un des fondements de base fréquemment utilisés par les astronomes, à savoir que toutes les galaxies ressemblent à notre Voie lactée - ce qui déplaît fortement aux astronomes partisans d'un cosmos mieux structuré.

Deux études publiées mercredi dans le journal scientifique Nature se concentrent sur les naines rouges, le type d'étoile le plus répandu dans l'univers. L'étude qui génère le nouveau chiffre a été dirigée par un astronome de l'université Yale, qui estime qu'il a beaucoup plus de naines rouges qu'on ne le croit, ce qui gonfle le nombre total d'étoiles.

Une deuxième étude, celle-là dirigée par un chercheur de Harvard, se concentre sur une planète lointaine - une «super Terre» - et donne des détails concernant la composition de son atmosphère, les premières données du genre concernant une planète de cette taille. Cette planète est en orbite autour d'une naine rouge.

Quand les scientifiques ont calculé le nombre d'étoiles que contiendrait l'univers, ils ont utilisé la Voie lactée -une galaxie spirale - comme modèle et ont pris pour acquis que toutes les galaxies de l'univers contenaient le même ratio de naines rouges que la nôtre.

Mais environ le tiers des galaxies de l'univers sont elliptiques et non spirales. Et Peter van Dokkum, l'astronome de Yale, a découvert qu'elles ne ressemblent pas à la Voie lactée. Il a utilisé le téléscope Keck, à Hawaii, pour examiner huit galaxies elliptiques lointaines, ce qui lui a permis de déterminer qu'elles contiennent nettement plus de naines rouges.

«On dénote 10 ou 20 fois plus d'étoiles qu'on ne s'y attendait», a dit M. van Dokkum. Ses calculs triplent le nombre estimé d'étoiles à 300 sextillions, plutôt que 100 sextillions.

Certains de ses collègues, comme l'astronome Richard Ellis du California Institute of Technology, estime que l'étude de M. van Dokkum est «un peu alarmiste» puisqu'elle laisse entendre que l'univers est un endroit «beaucoup plus complexe que nous le croyons».

M. van Dokkum est d'accord, déclarant, «Honnêtement, c'est vraiment dérangeant».

M. Ellis souligne aussi que M. van Dokkum a pris pour acquis que la composition des naines rouges dans les galaxies elliptiques est la même que dans les galaxies spirales, ce qui n'est pas nécessairement vrai. Même si leur composition est différente, a répondu M. van Dokkum, cela voudrait dire que les galaxies elliptiques contiennent seulement cinq fois plus de naines rouges qu'on ne le croyait, au lieu de 10 ou 20 fois plus.

De leur côté, les astronomes de Harvard ont déterminé que l'atmosphère de la «super Terre» - une planète dont la masse est de deux à dix fois celle de la Terre - est soit remplie de vapeur d'eau brûlante, soit de nuages d'hélium et d'hydrogène suffoquant. Cette dernière hypothèse demeure toutefois la plus plausible et est aussi évoquée par un astronome de l'université de Toronto dans une étude qui sera publiée sous peu.

Cette planète se trouve à environ 42 années-lumière de la Terre et la température à sa surface est d'environ 225 degrés Celsius.