L'été nous donne peut-être ses derniers jours de chaleur, déjà la rentrée la semaine prochaine, et que font 47 enfants pour profiter au maximum de leurs derniers jours de vacances? Ils suivent un camp scientifique pour enfants surdoués. Un camp de quatre jours pour «bolés», quoi.

La commission scolaire Marguerite-Bourgeoys les a triés sur le volet. Pas nécessairement en fonction de leurs notes, mais de leurs aptitudes particulières en science. Ont donc été recherchés par exemple «le petit vite en robotique du service de garde ou l'enfant capable de venir à bout de tous les bogues informatiques», explique Julie Grenier, conseillère pédagogique.

Et oui, c'est gratuit. Que disent les parents dont les enfants n'ont pas été invités et qui doivent, eux, payer de leurs poches les camps et autres activités de leurs enfants, cette semaine? «Des millions sont dépensés chaque année pour les enfants qui ont des difficultés d'apprentissage, répond Mme Grenier. Or, les études démontrent qu'il y a aussi beaucoup de décrochage chez les enfants surdoués qu'on ne stimule pas assez et qui s'ennuient à l'école. Ça ne suffit pas de leur dire: «T'as fini? Prends un livre.»

Politique d'enfants doués

Ce camp, dont la thématique est l'exploration spatiale, s'inscrit d'ailleurs dans cette nouvelle politique d'enfants doués de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.

Les campeurs spatiaux causeront donc cette semaine de générateur électrique, de spectre électromagnétique, de distillateur solaire et de sismographie. Devant eux, des éducateurs aussi fous de science qu'eux, dont un ingénieur qui se construit des sismographes maison.

Tout de même, ça ne vous tenterait pas un peu de relaxer tranquillement en ces derniers jours de vacances?

À cela, Dat Ha a répondu que pour lui, il s'agit de travailler en amont plutôt qu'en aval.

C'est-à-dire? «Si je travaille bien quand je suis jeune, au moment où le cerveau peut emmagasiner facilement plein de connaissances, après mes études, j'aurai plein de temps pour m'amuser.»

Dat Ha aimerait bien être astronaute plus tard, mais au sol, précise-t-il, «parce que je suis facilement étourdi» et que la rumeur au camp veut que l'on meure si l'on vomit dans son casque d'astronaute.

Simon Gauthier, qui connaît par coeur les capitales de tous les pays (il n'aurait échappé que le Cambodge, dixit son moniteur) et qui rêve de devenir géographe, commençait de toute façon à trouver que les vacances manquaient de charme. «Il faut que tu fasses cinq appels pour trouver un ami qui soit en ville.»

Là, ils ont 46 copains sous la main et tout de même, ils iront aussi à la piscine pendant le camp.

Surdoués, ils le sont. Il fallait les voir en classe lever la main à la vitesse de l'éclair pour des questions pointues sur la lumière ou la théorie d'Einstein. La longueur d'onde du laser? Ils savent.

Pas de déception en vue: ils savent aussi qu'à la fin de la semaine, quand ils partiront vers leur exoplanète à bord du simulateur de navette, ils ne seront pas vraiment en apesanteur. «Ça, ç'a été la première question qu'on m'a posée, les yeux pleins d'espoir», raconte Frédéric Desroches, animateur scientifique.

Enfin, au cas où les campeurs liraient ceci, sachez que vérification faite, non, on ne meurt pas si l'on a un haut-le-coeur dans son casque, mais il semble que ce n'est pas recommandé.