L'astrophysicien britannique Stephen Hawking a dû renoncer dimanche pour des raisons de santé à assister à une conférence organisée pour son 70e anniversaire, mais a délivré un message pour célébrer une vie «merveilleuse» consacrée à la science.

«C'est merveilleux d'être en vie et de faire de la recherche en physique théorique», a déclaré Stephen Hawking, de sa voix métallique caractéristique, dans un message pré-enregistré, diffusé lors d'une conférence à Cambridge.

Peu avant le début de cet événement, l'université de Cambridge avait annoncé que l'astrophysicien, atteint d'une maladie neuro-dégénérative paralysante depuis une cinquantaine d'années, ne pourrait finalement pas être présent.

«Stephen n'allait pas bien, il est sorti de l'hôpital vendredi», a déclaré le professeur Leszek Borysiewicz, vice-président de l'université.

Mais Stephen Hawking a appelé les participants à se tourner vers l'avenir. «Regardez les étoiles plutôt que vos pieds», leur a-t-il dit. «Essayez de donner un sens à ce que vous voyez et demandez-vous ce qui fait que l'univers existe», a-t-il lancé.

«Nous devons continuer à aller dans l'espace pour l'avenir de l'humanité. Je ne pense pas que nous pourrons vivre encore 1.000 ans sans sortir des limites de notre fragile planète», a encore dit Hawking, qui a suivi cette conférence sur «l'état de l'univers» à distance, via internet.

Une standing ovation a accueilli la fin du discours de l'astrophysicien, cloué dans un fauteuil et contraint de s'exprimer via un ordinateur, et qui défie la médecine en fêtant son 70e anniversaire.

En fêtant son 70e anniversaire, Stephen Hawking défie la science: les médecins ne lui avaient donné que quelques années à vivre quand ils avaient diagnostiqué sa maladie en 1963.

Cloué dans un fauteuil et contraint de s'exprimer via un ordinateur d'où s'élève une voix métallique, l'astrophysicien, qui a réalisé des travaux sur l'expansion de l'univers, les trous noirs et la théorie de la relativité, est sans conteste le scientifique vivant le plus connu dans le monde.

«Je suis certain que mon handicap a un rapport avec ma célébrité», commente-t-il. «Les gens sont fascinés par le contraste entre mes capacités physiques très limitées et la nature extrêmement étendue de l'univers que j'étudie».

En 1974, à l'âge de 32 ans, Hawking devient l'un des plus jeunes membres de la prestigieuse Royal Society britannique, avant d'être nommé professeur de mathématiques à l'université de Cambridge à un poste occupé dans le passé par Isaac Newton.

En 1988, il se fait connaître du grand public en publiant le best-seller Une brève histoire du temps: du Big Bang aux trous noirs. Un ouvrage dans lequel il vulgarise ses théories complexes, vendu à plusieurs millions d'exemplaires.

Dans son dernier livre Y a-t-il un architecte dans l'univers ?, il démonte la théorie d'Isaac Newton en affirmant que l'univers n'a pas eu besoin de Dieu pour être créé.

Martin Rees, ancien président de la Royal Society, a jugé qu'il avait «sans aucun doute fait plus que quiconque depuis Einstein pour améliorer le savoir sur la gravité».

La notoriété de Stephen Hawking lui a valu d'apparaître dans la série Star Trek, et dans le dessin animé The Simpsons. «Votre théorie sur un univers en forme de doughnut est fascinante, Homer», lance le personnage de Stephen Hawking.

Alors qu'il étudie à Oxford, le jeune Hawking constate «qu'il semble devenir de plus en plus maladroit et tombe une ou deux fois sans raison apparente.»

Après une batterie de tests, il apprend qu'il est atteint d'une maladie incurable, plus tard diagnostiquée comme la maladie de Charcot. «Elle allait probablement me tuer en quelques années. C'était un peu le choc», se souvient-il. Il n'a alors que 21 ans.

La majorité des personnes chez lesquelles est diagnostiquée cette maladie dégénérative paralysante «vivent moins de cinq ans (...) Le fait qu'il vive avec la maladie depuis près de 50 ans en fait quelqu'un d'exceptionnel», estime Brian Dickie de l'association britannique des maladies neuro-dégénératives.

Une maladie qui affaiblit de plus en plus les muscles de ses joues et l'empêche progressivement de parler via l'ordinateur, a expliqué récemment son assistante, Judith Croasdell.

«Sa diction est devenue de plus en plus lente et les mauvais jours il n'arrive à prononcer qu'un mot à la minute», dit-elle dans une interview au Daily Telegraph. «Nous tentons d'améliorer la situation, il faut qu'il teste de nouvelles technologies».