Des chercheurs américains et canadiens ont identifié une protéine qui joue un rôle déterminant contre l'infection par le virus du Nil occidental chez la souris et qui pourrait trouver des applications pour contrôler cette maladie virale potentiellement mortelle chez l'Homme.

Les résultats des équipes de Yale (Etats-Unis) et McGill (Montréal, Canada) sont publiés dimanche en ligne dans la revue spécialisée Nature Immunology.

Les chercheurs ont étudié le rôle d'une enzyme, la protéine «caspase-12», qui active la sécrétion par l'organisme de substances qui font partie des réactions de défenses immunitaires contre les agents infectieux.

La fonction de cette protéine pour combattre des infections bactériennes a déjà été étudié, mais pas dans le cas d'une infection virale.

La protéine «caspase-12» intervient dans la capacité du système immunitaire à détecter l'infection virale en reconnaissant ses composants génétiques. Ce mode de reconnaissance est indispensable pour provoquer une contre-attaque face au virus du Nil occidental (West Nile virus).

«Les souris dénuées de la protéine caspase-12 protéine meurent plus vite de l'infection par le virus du Nil occidental et ont des niveaux de virus sanguins plus élevés que les souris normales», explique le professeur d'épidémiologie Erol Fikrig (Yale et Institut médical Howard Hughes), co-auteur de l'étude.

«Nos résultats préparent le terrain pour développer des composés pharmacologiques susceptibles de doper l'activité de la caspase-12 afin de favoriser l'élimination du virus», estime la professeure Maya Saleh de l'université McGill.

«Ces résultats ont un potentiel significatif pour être traduits en thérapies», ajoute-t-elle.

Le virus, transmis par les moustiques du genre Culex, s'est récemment signalé sous forme de flambée dans le centre de la Russie où six personnes sont mortes et plus de 140 ont été contaminées en août, selon les autorités sanitaires russes.

En Grèce, en août, il a tué quatre personnes et provoqué 60 cas d'encéphalites, selon un bilan datant du 17 août. La Roumanie a également déploré deux victimes en août.

Jusqu'à la fin des années 90, le virus du Nil occidental était présent uniquement dans l'Ancien monde : Afrique (il a été isolé pour la première fois en 1937 en Ouganda), pays du bassin méditerranéen, Europe de l'Est, Moyen-Orient ainsi qu'en Inde et au Pakistan. En 1999, le virus est détecté pour la première fois à New York et s'est depuis largement répandu aux États-Unis, au Canada, et plus récemment au Mexique, en Argentine, et Colombie notamment.