Une équipe de chercheurs allemands et américains a réussi à séquencer la totalité du génome mitochondrial, l'ADN transmise par la mère, d'un homme de Néandertal à partir d'un os fossilisé vieux de 38 000 ans, selon une étude publiée jeudi aux États-Unis.

Ces travaux représentent une étape utile pour le séquençage de la totalité du génome du Néandertal, déjà bien avancé, précisent ces scientifiques.

«Nous avons reconstitué pour la première fois une séquence génétique d'un ancien ADN essentiellement sans erreur», explique Richard Green de l'institut Max-Plant d'anthropologie évolutive en Allemagne, l'un des coauteurs de cette étude parue dans la revue américaine Cell datée du 8 août.

Ce séquençage permet de mieux mettre en évidence les véritables différences entre les génomes du Néandertal et de l'homme moderne, en éliminant les dégradations de l'ADN extraite de cet os fossilisé, pour déterminer les véritables changements ayant résulté de l'évolution.

L'analyse de cette nouvelle séquence confirme notamment que la mitochondrie du Néandertal est génétiquement différente de celle de l'humain d'aujourd'hui.

Bien qu'il soit établi que le Néandertal était l'hominidé le plus proche de l'homme moderne, leur relation exacte reste indéterminée et la question de savoir si les deux groupes se sont mélangés demeure controversée, expliquent-ils.

Ce séquençage du génome mitochondrial ne révèle d'ailleurs aucune indication de mélange entre l'homme de Néandertal et celui d'aujourd'hui, bien que cela reste une possibilité, soulignent ces chercheurs.

Selon les auteurs de cette recherche, le dernier ancêtre commun de l'homme de Néandertal et des humains vivait il y a environ 660 000 ans, à plus ou moins 140 000 ans près.