Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon devait ouvrir dimanche soir, 20h, heure de Montréal (lundi 00h00 GMT) la 17ème conférence mondiale sur le sida à Mexico à laquelle sont attendues quelque 22 000 personnes dont 2500 séropositifs, venus témoigner de leur quotidien.

Outre les responsables des grandes organisations spécialisées telles que l'Onusida, le président mexicain Felipe Calderon et la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Margaret Chan devaient intervenir à la tribune. Une enfant séropositive, Keren Gonzalez, du Honduras, choisie en raison de son engagement dans les campagnes de prévention, devait s'adresser à l'assistance.

La séance d'ouverture devait s'achever sur un concert du ballet folklorique mexicain, suivi du groupe «Le VIH n'est pas un groupe de rock».

La conférence mondiale sur le sida est une rencontre «qui n'est pas pour les spécialistes, qui mêle tous les genres de sujets», notait auprès de l'AFP un participant.

Si en effet, pendant six jours, des résultats de recherches sur des médicaments devraient être rendus publics, on parlera aussi de leur coût, de la situation des enfants orphelins du sida, de l'utilisation du football pour combattre la maladie, de la Chine qui interdit son entrée -même pendant les jeux- aux séropositifs, du nombre croissant de femmes contaminées...

La prévention -circoncision, préservatifs...- sera au premier rang des préoccupations, mais on évoquera aussi les défis à affronter pour parvenir, un jour, à trouver un vaccin ou élaborer un gel microbicide.

Zeda Rosenberg, responsable d'un groupe spécialisé dans les microbicides, reconnaissait cependant samedi soir devant quelques journalistes que «ce n'est pas simple».

La première réunion à se tenir en Amérique latine se déroule sur le thème «Agir partout maintenant», avec en toile de fond l'objectif que se sont fixé il y a deux ans les Etats membres de l'Onu, d'offrir à tous ceux qui en ont besoin prévention et traitement d'ici 2010.

Objectif impossible, diront des économistes, qui rappelleront les accords signés sur la propriété intellectuelle qui devraient empêcher les pays en développement de contourner les règles sur les brevets.

Stephen Lewis, ancien envoyé spécial de l'Onu en Afrique sur le Sida, notait samedi que le dernier rapport de l'Onusida, faisant le point de la pandémie, était «en retrait» par rapport à l'engagement pour 2010, repoussé de fait à 2015. «on risque de «couper l'élan», estimait-il.

Avant de quitter son poste pour l'Onu, il avait déjà il y a deux ans dénoncé les promesses non tenues du G8 à l'égard des pays pauvres.

Le nombre des personnes affectées atteignait 33 millions en 2007, avec l'an dernier pas moins de 2,7 millions de nouveaux cas. Samedi, les chiffres concernant les Etats-Unis ont été révisés à la hausse, de 40.000 personnes infectées à 56.300 en 2006.

En préambule à la conférence, plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi dans les rues de Mexico contre la discrimination sexuelle et l'homophobie, une réalite régulièrement dénoncée en Amérique latine.

«L'homophobie tue, tuons l'homophobie, le silence tue, tuons le silence», a lancé Peter Piot, directeur exécutif de l'Onusida, avant le départ de la marche.

Plusieurs «premières dames» d'Amérique latine et des Caraïbes ont aussi dénoncé à Mexico la menace que représente le virus pour les femmes de la région, du fait notamment d'un manque d'information.

Les femmes comptent pour la moitié des personnes atteintes par le VIH dans le monde, et pour près d'un tiers en Amérique latine et dans les Caraïbes.

La conférence s'achèvera vendredi.