Si le lin ne traîne pas derrière lui la réputation du blé entier ou d'autres types de céréales renommées pour leurs vertus médicinales, des chercheurs essaient néanmoins de prouver sa valeur pour prévenir les maladies du coeur.

Bien que le lin ait été utilisé depuis des siècles dans la composition de produits tels que le papier, le colorant et les filets pour la pêche, son statut comme source d'acides gras omega-3 a amené récemment des scientifiques à évaluer son apport dans une alimentation saine.

Outre les oméga-3, le lin est également une source de fibres et de lignanes, des nutriments végétaux très antioxydants.

Même si la valeur neutraceutique de ces composantes a été démontrée, il n'y a pas encore de preuves solides pour établir que le lin peut aider à combattre les maladies du coeur.

C'est ce à quoi vont s'atteler les chercheurs de l'Hôpital Saint-Boniface, à Winnipeg.

L'étude, qui sera menée auprès de 250 personnes sur une période de deux ans, est la première du genre.

«Nous avons d'abord fait des expériences avec des animaux, a confié le directeur exécutif de la recherche à l'Hôpital Saint-Boniface. Nous avons constaté que le lin aidait à maintenir un rythme cardiaque régulier chez les animaux et semblait prévenir le blocage des artères.»

Le lin ne se retrouve pas dans la composition de beaucoup d'aliments, alors les chercheurs ont fait préparer spécialement des muffins, des bagels et des pâtes avec une quantité importante de grains de lin.

La moitié du groupe d'étude consommera 30 grammes de graines de lin chaque jour. L'autre moitié aura droit à une diète similaire, mais sans le lin.

L'étude est financée par le gouvernement fédéral et le gouvernement du Manitoba, de même que par le Conseil canadien du lin, une organisation nationale basée à Winnipeg.

Si le lin prend du gallon comme aliment aux vertus neutraceutiques, les fermiers canadiens ne pourront que s'en réjouir, eux qui produisent actuellement 40 pour cent du lin à l'échelle mondiale.