Stella Maris – l'étoile de la mer – qui guida les navigateurs pendant de nombreux siècles en leur indiquant fidèlement le Nord, pâlissait inexorablement. Les battements de l'étoile Polaire s'espaçaient, la menant vers le cimetière galactique.

L'astre le plus brillant de la Petite Ourse est une céphéide, une étoile dont l'éclat varie, ses vibrations semblent battre la cadence dans le ciel, régulièrement, sur quatre jours. Or, 1900, le coeur s'était presque arrêté, des variations de moins de 2% de sa brillance étaient visibles. L'équipe de Hans Bruntt, derrière leur télescope, assistait impuissante, mais avec toute sa curiosité scientifique, à cette mort lente.

En regardant Alpha Ursae Minoris se diriger vers la stabilité et la vieillesse, quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils l'ont vu... revivre! Depuis cinq ans, l'étoile a regagné 4 % de ses vibrations, et elle clignote de plus en plus brillamment. «Nous sommes vraiment perplexes devant son nouveau comportement. Peut-être ne voulait-elle pas vieillir», dit Dennis Stello avec humour, coauteur de l'étude qui paraîtra le 10 août dans le Journal de l'astrophysique. «Nous nous attendions à ce qu'elle cesse de battre complètement autour des années 2000, pourtant», ajoute-t-il en entrevue avec le réseau ABC.