Des chercheurs américains et suédois ont découvert plusieurs variations génétiques augmentant nettement les prédispositions héréditaires au cancer de la prostate, selon des travaux publiés mercredi aux États-Unis.

Ces médecins ont identifié 16 variations génétiques dans cinq régions différentes des chromosomes 8 et 17 qui étaient les plus fréquentes chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate comparativement à ceux ne souffrant pas de cette tumeur.

Ces chercheurs ont analysé des échantillons de sang de 2893 patients ayant un cancer de la prostate et d'un groupe témoin de 1781 hommes sains en Suède.

Ils ont déterminé que ces variations génétiques pourraient être responsables de près de la moitié des cas de ce cancer dans le groupe étudié.

Ces médecins ont aussi déterminé que plus le nombre de ces variations est grand plus le risque augmente. Les hommes avec quatre ou cinq de ces marqueurs génétiques dans le groupe étudié avaient près de 4,5 fois plus de risque de développer leur cancer de la prostate.

Mais si les sujets, en plus de ces variations génétiques, ont eu un nombre significatif de leurs membres de la famille (père, oncle, grands-parents) touchés par le cancer de la prostate, leur risque d'en être atteint serait alors multiplié par 9,5 comparativement à ceux n'ayant pas de tels antécédents familiaux, selon les auteurs de cette recherche parue dans le New England Journal of Medicine (NEJM) daté du 17 janvier.

Les auteurs de cette recherche soulignent aussi que les variations génétiques identifiées ne permettaient pas de prévoir le taux de progression de de la tumeur.

«Un test génétique utilisant ces variations pour évaluer les risques de cancer de la prostate est en cours de développement et devrait être rapidement disponible», précise le Dr William Isaacs, de la faculté de médecine de l'Université Johns Hopkins (Maryland), un des co-auteurs de ces travaux.

«Bien que les résultats de cette recherche doivent encore être affinés et validés, ils représentent un pas dans la bonne direction pour révéler les causes génétiques de ce cancer que nous cherchons depuis quinze ans», ajoute-t-il.

Cette équipe internationale de recherche prévoit d'analyser des échantillons génétiques chez des hommes aux États-Unis pour déterminer si ces variations sont présentes en dehors de la population masculine suédoise qui est relativement homogène génétiquement.

Actuellement le seul test de dépistage du cancer de la prostate est le dosage de la PSA, une molécule connue pour être un marqueur biologique de cette tumeur mais son efficacité est objet de polémique.

Il y a eu 218 890 nouveaux cas de cancer de la prostate diagnostiqués aux États-Unis en 2007 et 27 050 décès ont résulté de cette maladie pendant la même période, selon l'Institut national américain sur le cancer (NCI).

Des chercheurs de Wake Forest University (Caroline du Nord) et du Karolinska Institute en Suède ont également participé à cette recherche.