Cet été, un couple s’est lancé dans la construction d’une maison dite « passive », c’est-à-dire à la consommation énergétique très faible. Depuis les premiers croquis jusqu’à la remise des clés, nous suivons en trois étapes son projet mené à Ham-Sud, en Estrie. Dans ce deuxième volet*, nous nous penchons sur la construction de la résidence.

Nathalie Larouche et Philippe Candelier ont passé un été… constructif. Aux côtés des ouvriers qui érigent depuis le printemps leur future maison passive à Ham-Sud, ils se sont eux-mêmes investis dans les travaux, en s’attelant à diverses tâches complémentaires. Mais en gros, le plan se déroule sans accroc.

« C’est un vrai marathon, mais on apprécie le fait de ne pas être en autoconstruction, parce qu’il y a énormément de détails à régler », confie le couple depuis le chantier, en Estrie. La course de fond a démarré quelques mois plus tôt, avec l’excavation, puis le coulage de la dalle de béton, en mai, avant le montage des murs et de la charpente, en juin. Début juillet, une fois le toit en tôle posé, la maison a été considérée comme « hors d’eau », c’est-à-dire à l’abri des intempéries. S’en est suivi le polissage de la dalle de béton, à la suite de la coulée qui avait abouti à quelques irrégularités ; opération qui s’est étalée sur près de deux semaines. Enfin, les vacances des travailleurs à la fin de juillet ont ouvert une parenthèse… mais pas pour tous.

  • Plus tôt au printemps, les ouvriers ont coulé la dalle de béton à haute densité. Le terrain ne permettant pas de creuser en profondeur, il a fallu y aller sans fondation et couler une épaisse plaque de béton dans un coffret de styromousse.

    PHOTO FOURNIE PAR NATHALIE LAROUCHE

    Plus tôt au printemps, les ouvriers ont coulé la dalle de béton à haute densité. Le terrain ne permettant pas de creuser en profondeur, il a fallu y aller sans fondation et couler une épaisse plaque de béton dans un coffret de styromousse.

  • Une fois la dalle sèche, les structures pour les murs ont commencé à être montées.

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    Une fois la dalle sèche, les structures pour les murs ont commencé à être montées.

  • L’étanchéité est primordiale dans la construction d’une maison passive. Des membranes haut de gamme ont été utilisées.

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    L’étanchéité est primordiale dans la construction d’une maison passive. Des membranes haut de gamme ont été utilisées.

  • Philippe Candelier s’est appliqué à sceller toutes les entrées d’air de la maison.

    PHOTO FOURNIE PAR NATHALIE LAROUCHE

    Philippe Candelier s’est appliqué à sceller toutes les entrées d’air de la maison.

  • Nathalie Larouche, en train d’installer une membrane

    PHOTO FOURNIE PAR NATHALIE LAROUCHE

    Nathalie Larouche, en train d’installer une membrane

  • La dalle de béton, autre élément clé de la maison passive, a dû subir un polissage pour gommer quelques défauts.

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    La dalle de béton, autre élément clé de la maison passive, a dû subir un polissage pour gommer quelques défauts.

  • Vive la roulotte ! Le couple peut y loger durant les travaux et en aura besoin à l’automne, puisque la remise des clés aura lieu plus tard que prévu, alors qu’ils auront déjà dû quitter leur logis de Longueuil.

    PHOTO FOURNIE PAR NATHALIE LAROUCHE

    Vive la roulotte ! Le couple peut y loger durant les travaux et en aura besoin à l’automne, puisque la remise des clés aura lieu plus tard que prévu, alors qu’ils auront déjà dû quitter leur logis de Longueuil.

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En effet, en l’absence des ouvriers, Nathalie et Philippe ont continué à apporter leur pierre à l’édifice, en poursuivant leurs interventions sur le chantier. « L’étanchéité, c’est notre nouvelle religion ! », lance Nathalie, qui a déroulé des dizaines de mètres carrés de ruban adhésif et de membranes.

[L’étanchéité] est l’un des gros enjeux de la maison passive, et ça prend du soin pour tout sceller, avec divers types de rubans selon le type de matériau sur lequel on colle.

Nathalie Larouche

« Ils sont différents du Duct Tape habituel, plus haut de gamme et durables, mais aussi plus chers. Mais ils sont garantis pour 100 ans ! », complète Philippe.

Pendant les vacances de la construction, le couple avait donc « des devoirs à faire », entre autres la pose d’une membrane respirante, plus performante que le polythène courant. « Celle-ci s’ouvre ou se ferme selon la température, ce qui permet aux murs de respirer pendant l’été et de bloquer la vapeur pendant l’hiver », expliquent les futurs propriétaires de la maison. Ainsi, ces derniers ont dû recouvrir les zones intérieures dans leur intégralité, scellant tous les pans de membrane entre eux. Un vrai casse-tête ! Toutefois, ils laisseront aux professionnels le soin de les installer au plafond, la tâche étant plus ardue. Au moment où nous leur avons parlé, Nathalie et Philippe attendaient d’un jour à l’autre le début des opérations d’isolation, avec l’injection de cellulose dans la structure.

Des défis inédits

Tout comme dans la préparation des plans, le fait d’avoir à composer avec les caractéristiques d’une maison passive a posé quelques défis au cours de la construction elle-même. « Des choses étaient nouvelles pour eux, comme pour nous. Il arrivait que les charpentiers se réunissent en caucus pour discuter de certaines réalisations particulières parce qu’ils n’en avaient jamais fait de ce type, et nous demandaient notre avis. Mais tous les problèmes ont été résolus », raconte le couple, évoquant l’exemple de l’installation des membranes spécifiques et autres produits particuliers avec lesquels les professionnels n’ont pas l’habitude de travailler.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Philippe Candelier et Nathalie Larouche

Malgré ces petits casse-têtes occasionnels, la résidence passive prend forme et devrait être conforme aux souhaits des futurs occupants. En revanche, l’échéancier initialement prévu risque de déborder de quelques semaines, et s’achever en début d’automne et non fin août. Une situation pas des plus pratiques, puisque Nathalie et Philippe auront déjà dû quitter leur maison de Longueuil avant que leur nouveau foyer ne soit terminé. « On va devoir entreposer nos affaires dans le garage en attendant », se résignent-ils. Heureusement, ils possèdent une roulotte dans laquelle ils dorment quand ils participent au chantier et où ils pourront loger en attendant la pendaison de crémaillère – qui fera l’objet du troisième et dernier volet de cette série.

D’ici là, ils devraient également recevoir la visite d’un couple désirant mener un projet similaire dans les environs de Granby. Peu surprenant, puisque de nombreux lecteurs de La Presse ont semblé intrigués ou inspirés par le concept de maison passive. À suivre !

Qu’est-ce qu’une maison passive ?

Selon l’organisme Écohabitation, c’est une résidence utilisant peu d’énergie pour demeurer confortable à longueur d’année. C’est son orientation et sa structure maximisant le rayonnement solaire ainsi que son isolation thermique et son étanchéité qui lui permettent de réduire ses besoins en chauffage de manière significative, même en hiver. Le concept de maison passive reste variable d’un projet à l’autre.

*Lisez le premier volet