On le retrouve principalement dans les églises, synagogues, mosquées et autres lieux de culte, ainsi qu’aux fenêtres des belles maisons victoriennes. Mais le vitrail peut aussi être utilisé de façon plus contemporaine dans vos demeures.
Le vitrail contemporain, qui se distingue du vitrail figuratif par ses lignes et motifs plus abstraits, fait sa marque dans les édifices publics, commerces, bâtiments religieux et résidences, tant pour de nouvelles constructions que de plus anciennes.
« Pour les églises ou les synagogues, c’est plutôt pour des raisons esthétiques et spirituelles, pour communiquer une histoire, l’esprit de quelque chose. Ce n’est pas toujours le cas pour les résidences, par exemple, où c’est plus architectural. Le vitrail ajoute une touche au bâtiment », explique le maître verrier et chef d’atelier Jeff Scheckman, copropriétaire avec Garth Jenkins du Studio du verre, un atelier de production de vitraux. Celui qui conçoit, restaure et fabrique des vitraux depuis 1981 précise que le vitrail était « plus prestigieux à l’époque, montrait un certain standing ».
Un art qui évolue
Si les techniques traditionnelles perdurent – rappelons que le vitrail est un art qui existe depuis le XIIe siècle –, certaines façons de faire ont évolué. M. Scheckman évoque notamment le fait que le verre fusionné émerge parmi les tendances du moment.
Cette technique consiste à fondre ensemble des pièces de verre préalablement assemblées dans un four à des températures allant jusqu’à 1400 °C. Cette chaleur très élevée permet au verre de fondre et de se fusionner.
Ça nous libère un peu de toujours mettre du plomb entre les verres. On peut faire des créations un peu plus spontanées sans lignes de plomb traditionnelles.
Jeff Scheckman, copropriétaire du Studio du verre
Des projets architecturaux avec intégration du vitrail
En collaboration avec les huit artisans de son atelier et avec l’aide de plusieurs autres indépendants, M. Scheckman, qui a appris les rudiments du vitrail avec un maître verrier néerlandais, touche tant aux grands projets architecturaux qu’à la restauration et aux commandes de plus petite envergure, comme celles de résidences privées.
Peu importe la nature du projet, les artisans du verre travaillent toujours en collaboration avec les architectes, ébénistes, maçons et les autres corps de métier. Le Studio du verre a mis à contribution son savoir-faire dans la fabrication de vitraux contemporains comme celui du tunnel reliant deux des bâtiments de l’Université Concordia. En 2010, Jeff Scheckman et son équipe ont collaboré avec l’artiste montréalais d’origine grecque de réputation internationale Yehouda Chaki.
« Le vitrail s’appelle Les quatre saisons. On a interprété les œuvres de Chaki et on a utilisé une technique sans plomb, avec de la colle, en collant les verres. Il y a quatre grands vitraux dans le tunnel qui joint les deux bâtiments », explique M. Scheckman. Cette installation met en valeur le verre antique laminé dans un espace où la lumière naturelle est absente, ce qui a inspiré Yehouda Chaki « dans sa redéfinition de la nature et de la lumière », indique la plaque explicative.
M. Scheckman cite également la vingtaine de panneaux de quatre vitraux du magasin Archambault dans le couloir menant au métro Place-des-Arts, « un style simple, mais avec des techniques intéressantes ». Le maître verrier déplore toutefois le manque de respect pour certains projets publics. « Malheureusement, c’est la réalité des artistes. Je comprends que c’est un magasin, mais je passe et il y a des présentoirs devant les vitraux. Ils ne sont pas mis en valeur. C’est un peu triste. »
Un vitrail à la maison ?
Si vous avez envie de faire fabriquer un vitrail pour votre demeure, une recherche préalable d’images sera de mise afin de voir quel style vous convient davantage. Les artisans verriers concevront ensuite des maquettes en couleur puis un dessin grandeur nature du vitrail désiré. Si le tout est conforme à votre satisfaction, vous pourrez choisir les verres avec l’artisan qui en fera la conception et l’installation.
Sachez toutefois que les délais peuvent être longs en raison de la difficulté à trouver des artisans. Au Studio du verre, où l’on forme actuellement trois élèves qui y font leur apprentissage, on note six mois d’attente. Il faudra donc se montrer patient, mais l’attente en vaudra la peine.
Consultez le site du Studio de verre