On le retrouve principalement dans les églises, synagogues, mosquées et autres lieux de culte, ainsi qu’aux fenêtres des belles maisons victoriennes. Mais le vitrail peut aussi être utilisé de façon plus contemporaine dans vos demeures.

Le vitrail contemporain, qui se distingue du vitrail figuratif par ses lignes et motifs plus abstraits, fait sa marque dans les édifices publics, commerces, bâtiments religieux et résidences, tant pour de nouvelles constructions que de plus anciennes.

« Pour les églises ou les synagogues, c’est plutôt pour des raisons esthétiques et spirituelles, pour communiquer une histoire, l’esprit de quelque chose. Ce n’est pas toujours le cas pour les résidences, par exemple, où c’est plus architectural. Le vitrail ajoute une touche au bâtiment », explique le maître verrier et chef d’atelier Jeff Scheckman, copropriétaire avec Garth Jenkins du Studio du verre, un atelier de production de vitraux. Celui qui conçoit, restaure et fabrique des vitraux depuis 1981 précise que le vitrail était « plus prestigieux à l’époque, montrait un certain standing ».

  • Section d’un vitrail conçu par Jeff Scheckman

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Section d’un vitrail conçu par Jeff Scheckman

  • Le prototype de l’un des vitraux créés pour le magasin Archambault de la Place des Arts, conçu par M. Scheckman

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Le prototype de l’un des vitraux créés pour le magasin Archambault de la Place des Arts, conçu par M. Scheckman

  • Avant de passer à la production finale du vitrail, les artisans verriers conçoivent des maquettes ou des prototypes en couleurs afin de donner une idée du produit fini.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Avant de passer à la production finale du vitrail, les artisans verriers conçoivent des maquettes ou des prototypes en couleurs afin de donner une idée du produit fini.

  • Un prototype du vitrail conçu par M. Scheckman pour le Centre des congrès de l’hôtel Hilton Lac-Leamy, à Gatineau

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Un prototype du vitrail conçu par M. Scheckman pour le Centre des congrès de l’hôtel Hilton Lac-Leamy, à Gatineau

  • Jeff Scheckman est maître verrier et copropriétaire du Studio du verre depuis 1981.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Jeff Scheckman est maître verrier et copropriétaire du Studio du verre depuis 1981.

  • Détails de l’un des quatre vitraux de l’œuvre Les quatre saisons conçue par Yehouda Chaki et réalisée par le Studio du verre dans le tunnel reliant deux des bâtiments de l’Université Concordia.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Détails de l’un des quatre vitraux de l’œuvre Les quatre saisons conçue par Yehouda Chaki et réalisée par le Studio du verre dans le tunnel reliant deux des bâtiments de l’Université Concordia.

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Un art qui évolue

Si les techniques traditionnelles perdurent – rappelons que le vitrail est un art qui existe depuis le XIIsiècle –, certaines façons de faire ont évolué. M. Scheckman évoque notamment le fait que le verre fusionné émerge parmi les tendances du moment.

  • Section d’un vitrail avec verre fusionné

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Section d’un vitrail avec verre fusionné

  • Section d’un vitrail avec verre fusionné

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Section d’un vitrail avec verre fusionné

  • Vitrail avec verre fusionné et peinture sur verre

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Vitrail avec verre fusionné et peinture sur verre

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Cette technique consiste à fondre ensemble des pièces de verre préalablement assemblées dans un four à des températures allant jusqu’à 1400 °C. Cette chaleur très élevée permet au verre de fondre et de se fusionner.

Ça nous libère un peu de toujours mettre du plomb entre les verres. On peut faire des créations un peu plus spontanées sans lignes de plomb traditionnelles.

Jeff Scheckman, copropriétaire du Studio du verre

Des projets architecturaux avec intégration du vitrail

En collaboration avec les huit artisans de son atelier et avec l’aide de plusieurs autres indépendants, M. Scheckman, qui a appris les rudiments du vitrail avec un maître verrier néerlandais, touche tant aux grands projets architecturaux qu’à la restauration et aux commandes de plus petite envergure, comme celles de résidences privées.

Peu importe la nature du projet, les artisans du verre travaillent toujours en collaboration avec les architectes, ébénistes, maçons et les autres corps de métier. Le Studio du verre a mis à contribution son savoir-faire dans la fabrication de vitraux contemporains comme celui du tunnel reliant deux des bâtiments de l’Université Concordia. En 2010, Jeff Scheckman et son équipe ont collaboré avec l’artiste montréalais d’origine grecque de réputation internationale Yehouda Chaki.

« Le vitrail s’appelle Les quatre saisons. On a interprété les œuvres de Chaki et on a utilisé une technique sans plomb, avec de la colle, en collant les verres. Il y a quatre grands vitraux dans le tunnel qui joint les deux bâtiments », explique M. Scheckman. Cette installation met en valeur le verre antique laminé dans un espace où la lumière naturelle est absente, ce qui a inspiré Yehouda Chaki « dans sa redéfinition de la nature et de la lumière », indique la plaque explicative.

  • Le vitrail Les quatre saisons réalisé en 2010 par Yehouda Chaki et le Studio du verre. Les quatre paysages où se mêlent coulées de peinture et coups de pinceau évoquent la nature dans un environnement où la lumière naturelle est totalement absente.

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    Le vitrail Les quatre saisons réalisé en 2010 par Yehouda Chaki et le Studio du verre. Les quatre paysages où se mêlent coulées de peinture et coups de pinceau évoquent la nature dans un environnement où la lumière naturelle est totalement absente.

  • C’est dans l’atrium du centre commercial et immeuble de bureaux La Cour du roi, rue Sainte-Catherine Ouest à Montréal, que se cache un puits de lumière aux teintes de rouge, mauve et jaune réalisé par le Studio du verre en 1996.

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    C’est dans l’atrium du centre commercial et immeuble de bureaux La Cour du roi, rue Sainte-Catherine Ouest à Montréal, que se cache un puits de lumière aux teintes de rouge, mauve et jaune réalisé par le Studio du verre en 1996.

  • En 2010, la Maison Saint-Gabriel, située dans Pointe-Saint-Charles, désirait faire l’ajout d’un mur vitré. L’artiste Ali Ataogul a conçu l’œuvre tandis que le Studio du verre en a assuré la réalisation.

    PHOTO PIERRE GUZZO, FOURNIE PAR LA MAISON SAINT-GABRIEL, MUSÉE ET SITE HISTORIQUE

    En 2010, la Maison Saint-Gabriel, située dans Pointe-Saint-Charles, désirait faire l’ajout d’un mur vitré. L’artiste Ali Ataogul a conçu l’œuvre tandis que le Studio du verre en a assuré la réalisation.

  • L’église unie Saint-James, sise en plein cœur du Quartier des spectacles, rue Sainte-Catherine Ouest, a retrouvé sa splendeur en 2006 après la démolition de commerces qui cachaient sa façade et sa rosace. Celle-ci a fait l’objet de travaux importants en 2013 alors que l’artiste Ali Ataogul a travaillé à la restauration de 40 vitraux en collaboration avec le Studio du verre.

    PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE BONJOUR QUÉBEC

    L’église unie Saint-James, sise en plein cœur du Quartier des spectacles, rue Sainte-Catherine Ouest, a retrouvé sa splendeur en 2006 après la démolition de commerces qui cachaient sa façade et sa rosace. Celle-ci a fait l’objet de travaux importants en 2013 alors que l’artiste Ali Ataogul a travaillé à la restauration de 40 vitraux en collaboration avec le Studio du verre.

  • Histoire de la musique à Montréal de Frédérick Back, réalisateur de L’homme qui plantait des arbres, orne la station de métro Place-des-Arts depuis 1967. En 2008-2009, le Studio du verre a participé à la restauration de la verrière de verre peint et de fer forgé de 13,7 m de longueur.

    PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE LA STM

    Histoire de la musique à Montréal de Frédérick Back, réalisateur de L’homme qui plantait des arbres, orne la station de métro Place-des-Arts depuis 1967. En 2008-2009, le Studio du verre a participé à la restauration de la verrière de verre peint et de fer forgé de 13,7 m de longueur.

  • En 1997, le Studio du verre a fabriqué 36 vitraux pour le magasin Archambault situé dans le corridor menant à la station de métro Place-des-Arts. Installés dans les vitrines, ces vitraux de verre plaqué arborent les teintes de bleu, rouge, vert, jaune et mauve et mettent en valeur des motifs abstraits comme les lignes et les cercles.

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    En 1997, le Studio du verre a fabriqué 36 vitraux pour le magasin Archambault situé dans le corridor menant à la station de métro Place-des-Arts. Installés dans les vitrines, ces vitraux de verre plaqué arborent les teintes de bleu, rouge, vert, jaune et mauve et mettent en valeur des motifs abstraits comme les lignes et les cercles.

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M. Scheckman cite également la vingtaine de panneaux de quatre vitraux du magasin Archambault dans le couloir menant au métro Place-des-Arts, « un style simple, mais avec des techniques intéressantes ». Le maître verrier déplore toutefois le manque de respect pour certains projets publics. « Malheureusement, c’est la réalité des artistes. Je comprends que c’est un magasin, mais je passe et il y a des présentoirs devant les vitraux. Ils ne sont pas mis en valeur. C’est un peu triste. »

Un vitrail à la maison ?

Si vous avez envie de faire fabriquer un vitrail pour votre demeure, une recherche préalable d’images sera de mise afin de voir quel style vous convient davantage. Les artisans verriers concevront ensuite des maquettes en couleur puis un dessin grandeur nature du vitrail désiré. Si le tout est conforme à votre satisfaction, vous pourrez choisir les verres avec l’artisan qui en fera la conception et l’installation.

Sachez toutefois que les délais peuvent être longs en raison de la difficulté à trouver des artisans. Au Studio du verre, où l’on forme actuellement trois élèves qui y font leur apprentissage, on note six mois d’attente. Il faudra donc se montrer patient, mais l’attente en vaudra la peine.

Consultez le site du Studio de verre