Les habitations avec un seul téléviseur sont de plus en plus rares. Les écrans servent certes à regarder des émissions et des films, mais leur utilisation s’est grandement diversifiée. Parlez-en à ceux qui y ont recours pour faire de l’exercice, jouer à des jeux vidéo, naviguer sur les réseaux sociaux, essayer de nouvelles recettes sur YouTube ou assister à des concerts en ligne… En prime, les appareils sont de plus en plus beaux.

« Les téléviseurs sont comme des téléphones et des tablettes électroniques, mais d’un plus grand format, indique Pascal Lafrance, conseiller à la vente chez Fillion Électronique. Les gens utilisent beaucoup les applications qui sont dessus, en ayant l’avantage d’être confortablement assis. »

Auparavant, précise-t-il, trois raisons motivaient principalement les clients à acheter un téléviseur : ils désiraient un modèle de meilleure qualité, un écran plus grand ou ils devaient remplacer un appareil défectueux. « Depuis l’an dernier, les gens cherchent à avoir une plus grande facilité pour faire fonctionner les applications et faire autre chose avec les téléviseurs, précise-t-il. C’est devenu un enjeu. »

L’accès direct à l’internet a ouvert la voie à la convergence des écrans et a rendu les téléviseurs intelligents, indique Thierry Lopez, directeur marketing et affaires corporatives, au Québec, chez Best Buy Canada. « Il y a une tonne d’applications prétéléchargées et on peut en télécharger d’autres. Le téléviseur devient un outil, utilisé de façon beaucoup plus large qu’avant. Cela a commencé il y a plus de 10 ans, de façon anecdotique, jusqu’à ce que cela devienne courant. Maintenant, il n’y a que des télés intelligentes sur le marché, à partir de 200 $ pour un modèle de 32 po de l’entreprise chinoise TCL. Cela va jusqu’à 100 000 $ pour un appareil de 98 po, 8K, de la multinationale coréenne Samsung. »

L’utilisation de la télé a augmenté au cours de la dernière année, parce qu’elle rend la vie plus facile et rejoint les besoins des consommateurs, fait-il remarquer.

Ce n’est plus un écran qu’on regarde passivement.

Thierry Lopez, directeur marketing et affaires corporatives, au Québec, chez Best Buy Canada

François Desrosiers, qui suivait régulièrement des parties de hockey avec des amis ou des membres de sa famille, s’est adapté cette saison. Lors des matchs, il divise son écran en deux, pour regarder d’un côté la partie, tout en participant à des échanges sur les réseaux sociaux de l’autre côté. « Au lieu d’avoir mon téléphone en main et de perdre le fil de ce qui se passe sur la glace, je peux suivre les deux, côte à côte, explique-t-il. L’un vient enrichir l’autre. »

Formateur et porte-parole de Samsung Canada, il constate le même phénomène du côté des amateurs de jeux vidéo. « S’ils sont bloqués quelque part dans un niveau, ils divisent l’écran et regardent les trucs d’experts sur YouTube, dit-il. Les familles peuvent aussi demeurer ensemble dans une même pièce, en regardant deux choses en même temps. »

Personnalisation des écrans

Les écrans évoluent aussi visuellement. De plus en plus imposants, ils n’affichent plus nécessairement une surface noire lorsqu’ils sont éteints. Certains produits peuvent présenter des œuvres d’art ou des photos personnelles, précise François Desrosiers, qui a installé un modèle de la collection The Frame, de Samsung, dans sa salle à manger. C’était la condition pour que sa conjointe, Kathy Harvey, accepte la présence d’un téléviseur dans cette pièce.

« Les consommateurs ne sont plus limités par la largeur de leurs murs, poursuit Pascal Lafrance, de chez Fillion Électronique. Ceux qui habitent dans un condo avec beaucoup de fenêtres et ne veulent pas cacher leur vue quand ils n’utilisent pas leur téléviseur ont l’option d’installer un écran vertical. Le modèle à écran rotatif Sero, de Samsung, est motorisé et il suffit d’appuyer sur un bouton pour qu’il devienne horizontal. »

PHOTO FOURNIE PAR SAMSUNG CANADA

Le modèle à écran rotatif Sero, de Samsung, est motorisé. Il peut être installé à la verticale. Il suffit d’appuyer sur un bouton pour qu’il devienne horizontal.

L’an dernier, 40 % des vidéos ont été tournées à la verticale, fait remarquer François Desrosiers. Une option comme le Sero plaît aux adeptes des réseaux sociaux, tels Instagram et TikTok. Cherchant constamment à élargir sa part de marché, déjà considérable, Samsung a même mis au point des modèles pouvant être installés sur la terrasse, en plein soleil, à côté de la piscine.

La multinationale coréenne LG Electronics explore aussi diverses avenues pour que les écrans s’intègrent harmonieusement partout, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. « Le téléviseur est l’appareil le plus utilisé dans la maison après le réfrigérateur, indique Christopher Lacharité-Young, représentant de LG Electronics Canada et formateur pour l’est du Québec. Avant, on parlait de quatre heures d’utilisation quotidienne. Aujourd’hui, on se rapproche de huit heures par jour, à cause des multiples utilisations. »

Au moyen d’une manette, qu’on appelle la manette magique, on peut chercher du contenu, naviguer sur le web, mais aussi contrôler l’ensemble de la maison intelligente. Quand tout est relié, le téléviseur devient un tableau de bord où sont connectés par exemple les lumières, la laveuse et la sécheuse, les rideaux automatisés, etc.

Christopher Lacharité-Young, représentant de LG Electronics Canada et formateur pour l’est du Québec

Les écrans de 55 à 65 po demeurent les grandeurs les plus populaires, constate-t-il. Mais l’attrait des écrans de 70 po et plus augmente chaque année. Et le design prend de plus en plus d’importance.

Les appareils demeurent des téléviseurs, rappelle Pascal Lafrance, qui a assisté en direct à l’évolution du marché au cours des 21 dernières années. « La qualité de l’image reste primordiale, dit-il. Les modèles les plus performants se distinguent entre autres par la richesse des couleurs, l’angle de visionnement et les propriétés antireflets. C’est important de considérer ses besoins et l’environnement où l’écran sera placé. »