Même vieillissants, les baby-boomers continuent d'habiter une maison en forte majorité, indique une récente analyse de la Société canadienne d'hypothèques et de logement.

Parmi la minorité qui a déménagé dans les dernières années, certains ont opté pour la copropriété, très peu sont allés en location. Il faut aussi oublier le mythique "retour en ville" des retraités qui ne se manifeste pas au plan statistique. 

Ces dernières observations laissent à penser qu'il existera une demande pour des copropriétés situées en banlieue dans les années à venir.  

La SCHL utilise les données du recensement pour suivre l'évolution du parcours immobilier des baby-boomers en comparant les données entre 2006 et 2016. Les boomers, nés de 1947 à 1966, représentent 40 % de tous les ménages de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal. 

Pour les plus vieux des boomers, ceux nés entre 1947 et 1951, qui avaient donc entre 65 et 69 ans en 2016, le pourcentage de propriétaires de copropriété a augmenté de 6 points de pourcentage, passant de 14,1 % à 20,1 %, en dix ans. 

Un écart positif est aussi observé pour les baby-boomers plus jeunes, ceux nés entre 1952 et 1966. 

«On voit un certain mouvement des boomers vers la copropriété, mais c'est limité pour le moment», dit, dans un entretien, Francis Cortellino,  chef analyste de la SCHL. 

Ce mouvement vers le condo se traduit également par une certaine tendance à habiter un logement plus petit en vieillissant. La proportion de boomers vivant dans des logements de huit pièces et plus a diminué de 3,4 points de pourcentage, en 10 ans. Cependant, le phénomène paraît limité encore une fois. 

Par ailleurs, l'analyse de la SCHL n'observe aucun retour marqué sur le marché locatif. Le pourcentage de locataires parmi les boomers nés entre 1947 et 1961 est resté stable, à environ 37%, entre 2006 et 2016. 

«Pour cette première cohorte de baby-boomers, dont certains avaient presque 70 ans, il n'y a pas eu de transition marquée vers le marché locatif», écrit la SCHL dans son rapport publié mardi.

Chez les boomers plus jeunes, le pourcentage de locataire a même diminué entre 2006 et 2016.

Oubliez le retour massif des boomers en ville



Le rapport fait voler en éclat un autre mythe concernant les boomers. Il s'agit du supposé retour en ville, une fois à la retraite. Au plan statistique, il n'y a pas de mouvement significatif de boomers quittant la banlieue pour l'île de Montréal. En fait, le nombre de personnes de cette génération qui quittent l'île pour la banlieue est même plus élevé que l'inverse. 

Ce constat n'est pas une surprise. Le phénomène avait d'abord été observé il y a un an par l'Institut de la statistique du Québec à partir des données migratoires tirées du fichier de la Régie de l'assurance-maladie du Québec. L'analyse de données du plus récent recensement vient confirmer le tout.