Longtemps construit à Mirabel
L’appareil Bell 212 est un hélicoptère bimoteur à deux pales qui a autrefois été construit à Mirabel. Cet appareil est en service depuis 1968. Aujourd’hui, le successeur du Bell 212, le Bell 412, est toujours construit à Mirabel. Dans le monde, 443 appareils Bell 212 sont en service chez 144 opérateurs, et l’âge moyen des appareils est de 42 ans, selon la firme de données Cirium, citée par le Washington Post.
Pas nécessairement une défaillance
Sans se prononcer sur l’écrasement en Iran, Yves Le Roux, président de l’école de pilotage Passport Hélico, note que ce n’est pas nécessairement une défaillance mécanique qui est à l’origine d’un écrasement d’hélicoptère. « Souvent, le problème, ce n’est pas l’appareil. Quand il y a trop de brouillard, si tu n’es pas équipé, tu n’y vas pas. C’est comme l’accident qui a coûté la vie à Kobe Bryant en 2020. Le pilote ne voyait pas… C’est comme conduire ta voiture en hiver dans une grosse, grosse tempête. Parfois, les gens prennent des risques… »
Pression ?
Selon l’expérience d’Yves Leroux, il peut arriver que des pilotes d’hélicoptère soient sous pression afin de faire un vol qui n’aurait objectivement pas dû avoir lieu en raison des mauvaises conditions météo. « Un avion de ligne, ça peut voler et se poser tout seul, ou presque, dans plusieurs cas. Dans certains aéroports, le pilote d’avion a littéralement comme consigne de ne pas toucher aux commandes. Un hélicoptère, on ne pose pas toujours ça dans un aéroport. On se pose un peu partout. C’est ça, la beauté… Il peut y avoir une pression du client. Peut-être que le président d’Iran avait des rendez-vous qu’il ne voulait pas manquer. Il peut y avoir la pression de continuer, alors qu’on ne devrait pas le faire. »
Sanctions
Sous le coup de sanctions internationales, l’Iran peut avoir du mal à importer des pièces de rechange qui pourraient lui permettre de faire l’entretien des appareils Bell 212. Le Washington Post signale que les sanctions, en place depuis 1979, empêchent non seulement les avions construits aux États-Unis d’être vendus à l’Iran, « mais aussi les avions qui utilisent des composants américains sophistiqués. Les sanctions rendent beaucoup plus difficile toute transaction internationale impliquant le secteur de l’aviation civile et la flotte iranienne ».