(Beyrouth) Le Hezbollah et son allié Amal ont annoncé mercredi soir huit morts dans leurs rangs, parmi lesquels des secouristes, dans des frappes israéliennes dans le sud du Liban portant à 16 le nombre de victimes d’une journée d’échanges de tirs transfrontaliers.

Depuis près de six mois, les violences opposent quotidiennement l’armée israélienne au Hezbollah et ses alliés qui affirment vouloir soutenir le mouvement islamiste palestinien Hamas, dans sa guerre avec Israël dans la bande de Gaza.

Le puissant Hezbollah vise des positions militaires et des localités proches de la frontière, et Israël riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais, menant notamment des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah et du Hamas.

Le parti pro-iranien a annoncé en soirée mercredi la mort de quatre de ses combattants et deux secouristes qui lui sont affiliés, son allié du mouvement Amal annonçant la mort de deux de ses membres, dont un secouriste.

Ils ont été tués dans des frappes israéliennes à Naqoura et Tayr Harfa, dans le sud du Liban, selon l’Agence nationale d’information libanaise (ANI, officielle), qui a également fait état de huit morts.

Sept autres secouristes avaient été tués dans la nuit de mardi à mercredi lorsque des frappes ont visé un centre d’urgence d’une association relevant de la Jamaa Islamiya, un groupe islamiste libanais proche du Hamas.

Plusieurs groupes au Liban gèrent des centres de santé et des opérations d’intervention d’urgence.

L’armée israélienne a affirmé de son côté que ses « avions de chasse ont visé un complexe militaire » où se trouvait « un important terroriste préparant des attaques contre le territoire israélien ».

Elle a affirmé que cet homme avait « été éliminé, ainsi que d’autres terroristes qui se trouvaient en sa compagnie ».

Le ministère libanais de la Santé avait dénoncé « cette nouvelle attaque israélienne sur un centre de santé », qui « contrevient aux Conventions de Genève » sur la protection des civils et des humanitaires.

Le Hezbollah avait riposté en tirant des roquettes sur Kyriat Shmona, dans le nord d’Israël, où les services de secours israéliens ont fait état d’un mort, « un ouvrier de 25 ans », non-résident de la ville.

Cette recrudescence des violences fait craindre une aggravation des échanges de tirs entre le puissant Hezbollah et Israël, sur fond de menaces d’une guerre ouverte.

« Eviter » une escalade

Dans ce contexte, la première ministre italienne Giorgia Meloni s’est entretenue à Beyrouth mercredi avec son homologue libanais Najib Mikati.

Une source diplomatique italienne avait indiqué en amont à l’AFP que la rencontre serait pour Mme Meloni l’occasion de « porter un message clair sur la nécessité d’éviter tout risque d’escalade le long de la frontière ».

Cela passe par « la pleine application de la résolution 1701, y compris en ce qui concerne la délimitation de la frontière israélo-libanaise », selon cette source.

Lors de la rencontre, M. Mikati a « réitéré l’engagement du Liban à mettre pleinement en œuvre la résolution 1701 », selon un communiqué de son cabinet.

Mme Meloni doit rendre visite jeudi aux Casques bleus italiens déployés dans le sud du pays dans le cadre de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), avant les célébrations de Pâques.

Forte de plus de 10 000 hommes, la Finul est stationnée dans le sud du Liban depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Son rôle a été renforcé depuis le conflit de 33 jours qui a opposé le Hezbollah à Israël à l’été 2006.

Au moins 346 personnes ont été tuées au Liban – des combattants du Hezbollah pour la plupart, mais aussi au moins 68 civils – dans les affrontements avec Israël en près de six mois, selon un décompte de l’AFP.

Ces violences à la frontière ont également déplacé des milliers de personnes dans le sud du Liban, mais aussi dans le nord d’Israël, où selon l’armée, dix soldats et huit civils ont été tués.