(Kaboul) Deux personnes ont été tuées samedi dans un échange de tirs entre les forces iraniennes et des talibans, à la frontière entre l’Iran et l’Afghanistan, selon les autorités talibanes.  

La police iranienne a fait état d’un « affrontement » sans donner de détails sur les victimes, tandis que l’agence de presse iranienne locale Mehr a annoncé la mort d’un garde-frontière iranien.  

Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir tiré en premier.

Cet incident survient dans un contexte de tensions entre Téhéran et Kaboul autour de la distribution de l’eau de la rivière Helmand, un barrage construit en Afghanistan limitant le débit d’eau vers l’Iran, frappé par la sécheresse.

« Lors de l’affrontement, une personne a été tuée de chaque côté et plusieurs ont été blessées », a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur des talibans, Abdul Nafy Takor, sur son compte Twitter.  

« La situation (est) actuellement maîtrisée », a-t-il dit, ajoutant que son gouvernement « ne veut pas de guerre avec son voisin. »

Samedi matin, « les forces talibanes ont commencé à tirer avec toutes sortes d’armes sur un poste de police iranien depuis le territoire afghan », avait déclaré plus tôt le commandant adjoint de la police iranienne, le général Ghassem Rezaï, cité par l’agence officielle Irna.  

Les policiers ont alors répliqué à ces tirs qui se sont produits à la limite de la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est de l’Iran.  

« Après le début de l’affrontement […], le chef de la police a ordonné les gardes-frontières […] d’empêcher quiconque de s’approcher de la frontière », a ajouté le général Rezaï.

L’Iran, qui partage une frontière de plus de 900 km avec l’Afghanistan, ne reconnait pas le gouvernement formé par les talibans.

Téhéran a récemment averti qu’il se « réservait » le droit de prendre des mesures pour capter l’eau de Helmand, qui prend sa source dans le centre de l’Afghanistan et permet d’irriguer de larges terres agricoles dans le sud-est de l’Iran.

Le porte-parole du gouvernement afghan, Zabihullah Mujahid, a déclaré que l’Afghanistan était « déterminé à remplir ses obligations », mais que les « déclarations inappropriées » faites par l’Iran pouvaient nuire aux liens entre les deux pays.