(Jérusalem) Le gouvernement israélien a approuvé dimanche la décision de former une garde nationale, ont annoncé des responsables, des opposants craignant qu’elle ne fonctionne comme une « milice privée » sous les ordres du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir.

Un comité – composé de membres des « agences de sécurité israéliennes » – décidera si le chef de la police, ou d’une autre entité, dirigera cette garde, a indiqué le bureau du premier ministre Benyamin Nétanyahou.

Le périmètre d’action de cette garde sera établi par ce comité sous 90 jours, a ajouté cette source.

« La garde nationale s’occupera des situations d’urgence nationales à l’instar des troubles ayant eu lieu lors de l’opération Gardiens des Murs », a ajouté le bureau, faisant référence aux affrontements entre Israël et le mouvement palestinien Hamas en mai 2021.

En onze jours, 260 personnes (dont des combattants) côté palestinien – notamment dans la bande de Gaza – et 14 personnes en Israël, dont un soldat, avaient été tuées.

Un communiqué du bureau de M. Ben-Gvir avait affirmé auparavant que la garde nationale traiterait des « scénarios d’urgence, de la criminalité à caractère nationaliste (des agressions ou des attaques contre les juifs selon M. Ben-Gvir, NDLR), du terrorisme, et du renforcement de la souveraineté » d’Israël.  

Opérant sous son ministère, elle sera constituée de 1800 membres qui « ramèneront la sécurité » aux Israéliens, a déclaré M. Ben-Gvir, selon un communiqué de son bureau.

La création d’une garde nationale a été exigée par Itamar Ben-Gvir en échange de son accord pour geler un projet de réforme controversée judiciaire, qui a suscité un vaste mouvement de contestation, et une grève ayant paralysé l’ensemble du pays lundi.

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a critiqué dimanche cette décision, estimant que le gouvernement réduisait le budget de tous les autres ministères « pour financer la milice privée de Ben-Gvir », la qualifiant de « fantaisie extrémiste de gens délirants ».

Il est « choquant » de « penser qu’une milice privée serait entraînée par un ministre qui nous embarrasse avec son manque de compréhension et qui a été reconnu coupable de soutien à un groupe terroriste et d’incitation au racisme », a écrit sur Twitter l’ex-ministre de la Sécurité publique Omer Bar Lev.

M. Ben-Gvir a été inculpé plus de 50 fois dans sa jeunesse pour incitation à la violence ou pour des discours de haine, et condamné en 2007 pour soutien à un groupe terroriste et incitation au racisme.