(Beyrouth) Quinze personnes, dont sept civils, ont été tuées et au moins 40 autres ont été enlevées lors d’une attaque du groupe djihadiste État islamique (EI) dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Plus de 150 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées depuis début février en ramassant des truffes des sables revendues à prix d’or, lors d’attaques de combattants de l’EI dans le désert ou de l’explosion de mines, selon un décompte de l’OSDH.

« Au moins 15 personnes, sept civils et huit hommes armés fidèles au régime de Damas, ont été égorgées » par des combattants de l’EI « pendant qu’elles ramassaient des truffes des sables » dans le désert de la province de Hama (Centre), a indiqué l’ONG qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.

L’OSDH a ajouté que 40 autres personnes avaient été enlevées.

Les médias d’État syriens n’ont pas fait état de cette attaque dans l’immédiat.

L’EI, qui a contrôlé de vastes territoires à partir de 2014 en Syrie, a été défait territorialement en mars 2019 dans ce pays, après avoir été combattu par la coalition internationale antidjihadiste dirigée par les États-Unis et les Kurdes.

Depuis 2023, des cellules de l’EI éparpillées dans le désert y ont cependant multiplié des attaques meurtrières.

Selon l’OSDH, les djihadistes s’en prennent notamment à des habitants qui vont chercher des truffes dans des zones reculées.

Dans un pays à l’économie dévastée par plus d’une décennie de guerre et de lourdes sanctions internationales et où le salaire mensuel moyen est de 18 dollars environ, la récolte des truffes peut représenter un gagne-pain très intéressant.

Le kilo de truffes, ramassées entre février et avril, coûte en effet de 5 à 25 dollars, selon la taille et la qualité.

Malgré les fréquentes mises en garde des autorités, cette activité à haut risque se poursuit.  

Le conflit, déclenché par la répression de manifestations prodémocratie, a fait un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le pays.