(Nations unies) Le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé jeudi pour un an la mission des Nations unies en Afghanistan (Manua), commandant au secrétaire général un rapport sur la façon dont la communauté internationale peut poursuivre son travail dans le pays dirigé par les talibans.

Une résolution adoptée à l’unanimité des 15 membres du Conseil « souligne l’importance critique du maintien de la présence de la Manua » et des agences de l’ONU dans le pays où les talibans sont revenus au pouvoir en août 2021.

Le texte, qui prolonge la mission jusqu’au 17 mars 2024, ne modifie pas le mandat de la Manua tel que défini il y a un an, qui établissait une relation formelle et durable avec l’Afghanistan des talibans, soulignant le rôle important de l’ONU pour « promouvoir la paix et la stabilité » dans le pays.

Toutefois, une deuxième résolution adoptée également à l’unanimité jeudi demande au secrétaire général Antonio Guterres de réaliser d’ici le 17 novembre 2023 une « évaluation indépendante » pour fournir des « recommandations prospectives pour une approche intégrée et cohérente de tous les acteurs politiques, humanitaires et de développement ».

Cette évaluation devra notamment se pencher sur « les défis actuels de l’Afghanistan, y compris, mais pas seulement, humanitaires, droits humains et en particulier droits de femmes et des filles, des minorités religieuses et ethniques, sécurité et terrorisme, drogue, développement, défis économiques et sociaux, dialogue, gouvernance et état de droit ».

« Nous savons que la situation en Afghanistan est très difficile et que nos options sont très limitées mais que le statu quo n’est pas viable », a commenté l’ambassadrice des Émirats arabes unis Lana Zaki Nusseibeh, qui a rédigé le texte avec le Japon.

« Alors en demandant cette évaluation indépendante, le Conseil prend une mesure prudente et mesurée pour répondre à une crise difficile avec une expertise extérieure et des idées nouvelles », a-t-elle ajouté, notant que face aux restrictions imposées aux droits des femmes et des filles par les talibans, certains acteurs accusent la communauté internationale « de manquer d’une stratégie politique coordonnée ».