(Jérusalem) L’armée israélienne a annoncé mercredi avoir tué lundi dans le nord d’Israël un suspect portant une ceinture explosive, et évoqué une possible implication du mouvement chiite libanais Hezbollah.

Le suspect, soupçonné de s’être infiltré en Israël à partir du Liban, a été abattu par les forces israéliennes dans le nord du pays alors qu’il portait une ceinture explosive et « nous examinons la possibilité que l’organisation terroriste Hezbollah soit impliquée », a dit l’armée.

Après différents conflits, Israël et le Liban demeurent techniquement en état de guerre et la Force intérimaire des Nations unies (Finul) est déployée dans le sud du Liban pour faire tampon entre les deux pays.

L’annonce de l’armée et des services de sécurité israéliens intervient à la veille d’une discussion prévue au Conseil de sécurité des Nations unies sur l’application de la résolution 1701 adoptée par cette instance en 2006 et appelant Israël et le Liban à appuyer un « cessez-le-feu permanent », objectif sur lequel le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, notait en novembre 2022 qu’« aucun progrès n’[avait] été accompli ».

Selon des médias israéliens, Israël devrait profiter de cette réunion pour dénoncer une « nouvelle violation » de la résolution 1701, qui demande au gouvernement libanais d’étendre son autorité sur tout le territoire national, et le désarmement du Hezbollah, qui contrôle de fait le sud du pays.

Selon l’armée, le suspect, à bord d’une voiture, a été tué lundi à un des barrages établis par les forces de l’ordre dans le nord d’Israël après l’explosion d’un engin dans le secteur, au carrefour de Megiddo (à environ 35 km au sud-est de Haïfa).

L’armée israélienne le soupçonne d’être également responsable de cette détonation, qui a blessé grièvement un civil israélien, un incident sur lequel l’armée avait imposé une censure, levée mercredi en fin d’après-midi.

Supposition et hypothèse

« Il aurait pu utiliser la ceinture explosive dans le premier attentat, mais a décidé de ne pas le faire », a déclaré l’armée lors d’un point presse.

« Nous supposons qu’il allait commettre un autre attentat terroriste, mais nous ne savons pas comment […] Peut-être voulait-il perpétrer une autre attaque terroriste puis se suicider ».

L’identité du suspect abattu n’a pas été précisée dans l’immédiat et l’armée a dit n’exclure aucune hypothèse sur sa nationalité.

Elle a précisé qu’il disposait d’autres armes, en plus de sa ceinture explosive.

« L’hypothèse est qu’en raison de sa neutralisation, une attaque terroriste supplémentaire a été empêchée », indique un communiqué conjoint de l’armée, de la police et des services de sécurité intérieure.

D’après l’armée, l’homme à la ceinture d’explosifs avait demandé à un conducteur de le prendre à bord de sa voiture pour le mener vers le nord du territoire, avant d’être tué au barrage.

Le conducteur, dont l’identité n’a pas été dévoilée, est actuellement interrogé, a précisé l’armée, disant que « beaucoup de questions sont sans réponse ».

« Je félicite les forces de sécurité d’avoir neutralisé le terroriste impliqué dans l’attentat à la bombe au carrefour de Megiddo », a écrit le ministre de la Défense Yoav Gallant sur Twitter.

La situation est en train d’être évaluée avec le gouvernement, qui décidera de la réponse à apporter, a indiqué l’armée.

L’annonce survient alors que le premier ministre Benyamin Nétanyahou s’apprête à partir en Allemagne pour une visite officielle, qui a été écourtée d’un jour. Son bureau a déclaré dans un communiqué qu’il « suivait de près […] les développements sécuritaires ».

En 2006, la dernière grande confrontation entre Israël et le Hezbollah, puissant mouvement armé libanais, avait fait plus de 1200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, en majorité des militaires.

Le dernier attentat suicide anti-israélien a fait 21 blessés à Jérusalem, le 19 avril 2016.