(Washington) Le premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani, aux commandes depuis fin octobre, reconnaît dans un entretien publié dimanche dans le Wall Street Journal que son pays a pour le moment toujours « besoin des troupes étrangères », essentiellement américaines.

« Nous pensons que nous avons besoin des forces étrangères », dit le chef du gouvernement irakien, qui ajoute : « Il faudra encore du temps pour éliminer le groupe État islamique ».

« Nous n’avons pas besoin de troupes combattantes à l’intérieur du territoire irakien », a-t-il précisé, ajoutant : « La menace pour l’Irak vient de la pénétration de cellules (du groupe État islamique) depuis la Syrie. »

Les États-Unis maintiennent en Irak environ 2000 militaires pour des missions de formation et de conseil.

L’OTAN conduit pour sa part également une mission non-combattante en Irak, impliquant selon son site internet « plusieurs centaines de personnes » venues de plusieurs pays, membres de l’OTAN ou partenaires (Australie, Finlande, Suède).

« Je ne crois pas qu’il soit impossible que l’Irak entretienne une bonne relation à la fois avec l’Iran et avec les États-Unis », a encore dit Mohamed Chia al-Soudani.

Son gouvernement, né après un an d’épreuves de force parfois sanglantes, s’appuie sur des partis pro-Iran, qui dominent l’Assemblée. L’Irak est par ailleurs très dépendant du gaz et de l’électricité de son voisin.

Il fait face à d’immenses attentes d’un peuple irakien épuisé par une grave crise économique et sociale.

Le premier ministre irakien s’était rendu à Téhéran fin novembre, une visite marquée par des promesses de coopération renforcée en matière de sécurité, mais aussi sur l’économie.

Dans l’entretien publié dimanche, Mohamed Chia al-Soudani se montre toutefois soucieux de ménager aussi les États-Unis, qui ne cessent de durcir le ton contre le régime iranien.

Il a ainsi déclaré aux journalistes l’interrogeant qu’il voulait envoyer une délégation de haut niveau à Washington prochainement, en prélude peut-être à une rencontre avec le président américain Joe Biden.