(Rammoun) Le gouvernement palestinien a accusé les forces israéliennes d’avoir « exécuté » dimanche un Palestinien à un barrage militaire en Cisjordanie occupée, l’armée indiquant avoir tiré sur un suspect.

Ahmad Kahla, 45 ans, a été abattu le matin près du village de Silwad, dans le centre de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, a affirmé le ministère des Affaires étrangères palestinien dans un communiqué dénonçant un « crime odieux ».  

L’armée israélienne a indiqué dans un communiqué que lors d’un « contrôle de routine », les soldats avaient eu « recours à des moyens de dispersion antiémeutes » pour immobiliser un véhicule suspect ayant « refusé de s’arrêter ».

Il y a eu une « violente altercation » et les forces israéliennes ont tiré sur « suspect qui a tenté de s’emparer de l’arme d’un soldat », a-t-elle ajouté.  

« Les soldats nous ont aspergés de gaz lacrymogène et m’ont fait sortir de la voiture », a déclaré le fils du défunt, Qoussai Kahla, 18 ans. « Je ne sais pas ce qui s’est passé ensuite ; c’est mon oncle qui m’a dit que mon père avait été tué. »

Selon le ministère de la Santé palestinien, Ahmad Kahla « a été tué d’une balle dans le cou ». L’agence officielle palestinienne Wafa a rapporté que des soldats israéliens avaient forcé le Palestinien à sortir de la voiture avant de l’abattre « à bout portant ».

Interrogé par l’AFP sur les moyens utilisés par les soldats pour stopper le véhicule et pour savoir si Ahmad Kahla était armé ou non lorsqu’il a été tué, un porte-parole de l’armée a indiqué n’avoir « aucune information à ajouter ».  

Plusieurs dizaines de personnes ont assisté aux funérailles du Palestinien dans le village de Rammoun, dans les environs de Ramallah, certaines appelant à venger sa mort, selon des journalistes de l’AFP sur place.    

Cette mort porte à 13 le nombre de Palestiniens tués depuis le début de l’année dans des violences avec des forces de sécurité ou des civils israéliens en Cisjordanie.

Le ministère des Affaires étrangères palestinien a accusé les autorités israéliennes de rendre « facile pour les soldats de tuer des Palestiniens même quand ils ne représentent aucun danger pour eux ».