(Riyad) L’Arabie saoudite a annoncé jeudi avoir exécuté deux Pakistanais pour trafic d’héroïne, une première pour ce type de crime depuis près de trois ans.

Les exécutions ont été menées dans la région de Riyad, selon l’agence de presse officielle SPA.

Les autorités entendent montrer « la volonté du gouvernement de lutter contre toutes sortes de drogues en raison des graves dommages qu’elles causent à l’individu et à la société », a précisé SPA.

Ces mises à mort « piétinent » le moratoire annoncé par la Commission saoudienne des droits de l’Homme en janvier 2021 sur la peine de mort pour les infractions liées à la drogue, a dénoncé Amnistie internationale jeudi.

« Cette intensification frappante du recours à la peine de mort par le pays cette année révèle le vrai visage que les autorités saoudiennes dissimulent derrière le soi-disant programme de réformes progressistes qu’elles présentent au monde », a déclaré Diana Semaan, directrice adjointe par intérim pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnistie internationale.

En mars, l’Arabie saoudite avait déclenché un tollé international après l’exécution record de 81 personnes en une seule journée, pour des charges de terrorisme.

Au total, 128 personnes ont été exécutées dans le royaume cette année, soit près du double par rapport à l’année précédente durant laquelle 69 personnes ont été mises à mort. En 2020, 27 personnes ont été exécutées et 187 en 2019.  

Les exécutions annoncées jeudi sont les premières dans le pays liées au trafic de stupéfiants depuis janvier 2020, selon un décompte de l’AFP.