(Damas) L’aéroport international de Damas, qui a subi d’importants dégâts après un raid israélien, est à l’arrêt jusqu’à nouvel ordre en attendant la fin des travaux de réparation entamés samedi.

Vendredi avant l’aube, l’aviation israélienne a bombardé l’aéroport situé dans le sud de la capitale syrienne, endommageant les bâtiments et mettant les pistes d’atterrissage hors service.  

« L’aviation civile et les entreprises nationales compétentes travaillent […] à réparer les dommages importants », a indiqué dans un communiqué le ministère syrien des Transports, précisant que le trafic aérien, suspendu vendredi, reprendra dès que les travaux seront achevés et la sécurité de l’aéroport assurée.

Photo LOUAI BESHARA, archives Agence France-Presse

Ce n’est pas la première fois que l’aéroport de Damas est pris pour cible par Israël, mais la suspension des vols est un fait rare.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), un important dispositif a été mobilisé afin d’achever les travaux de réparation et de maintenance « le plus rapidement possible ».  

Ce n’est pas la première fois que l’aéroport de Damas est pris pour cible par Israël, mais la suspension des vols est un fait rare. D’après l’OSDH, une piste d’atterrissage avait été endommagée et mise hors service en 2021 après un raid israélien visant des dépôts appartenant aux milices pro-iraniennes près de l’aéroport.

Dépôts d’armes

Le 20 mai des missiles israéliens sol-sol ont tué au moins trois officiers syriens près de Damas, selon l’OSDH. Un incendie s’était déclaré près de l’aéroport après cette attaque, où des ambulances ont été vues se ruer vers le site des frappes, selon cette même source.  

D’après l’ONG, l’attaque de ce vendredi a touché la seule piste encore en service de l’aéroport, ainsi que plusieurs bâtiments adjacents.  

« La piste d’atterrissage, la tour de contrôle, trois hangars, des dépôts ainsi que des salles d’accueil ont été gravement endommagés par les frappes israéliennes », a précisé l’OSDH qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.  

Selon l’Observatoire, certaines salles d’accueil sont utilisées pour recevoir de hauts responsables iraniens et des membres du Hezbollah libanais tandis que les dépôts sont utilisés pour stocker des armes en provenance de l’Iran.  

Toujours selon la même source, qui a fait état d’un nombre indéterminé de blessés, les missiles israéliens tirés vendredi vers l’aéroport ont ciblé des dépôts appartenant au Hezbollah et à des forces iraniennes.

Des images satellites de la société américaine Maxar Technologies montrent plusieurs zones de dommages sur deux pistes de l’aéroport.

« Violation inacceptable »

Le ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Al-Mokdad a reçu un appel de son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian, selon l’agence de presse officielle Sana, qui a rapporté que les deux hommes ont condamné l’agression israélienne.  

La Syrie « se défendra par tous les moyens légitimes » face aux attaques israéliennes et poursuivra sa lutte contre le terrorisme, a déclaré M. Mokdad.

« Les bombardements israéliens continus sur le territoire syrien sont une violation des normes internationales absolument inacceptable », a déclaré vendredi soir la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Moscou condamne « fermement l’attaque provocatrice d’Israël contre une infrastructure civile essentielle » qui a mis en « danger la vie d’innocents ».

Israël commente très rarement chacun de ses raids en Syrie, mais reconnaît y avoir mené des centaines de frappes aériennes depuis le début de la guerre chez son voisin en 2011.

Les autorités israéliennes affirment qu’elles ne permettront pas à l’Iran, ennemi juré, d’étendre son influence aux frontières d’Israël.

Avec le Hezbollah pro-iranien, autre bête noire d’Israël, l’Iran aide militairement le régime syrien de Bachar al-Assad dans la guerre.

Déclenchée par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait environ 500 000 morts, dévasté les infrastructures du pays et déplacé des millions de personnes.