(Abou Dhabi) Les Émirats arabes unis ont intercepté deux missiles balistiques qui visaient la capitale Abou Dabi, a annoncé lundi le ministère de la Défense, attribuant cette attaque aux rebelles houthis au Yémen.

« Cette attaque n’a pas fait de victime, et les débris des missiles balistiques interceptés et détruits ont chuté dans différents endroits de l’Émirat d’Abou Dabi », a indiqué le ministère dans un communiqué.

Ces missiles ont été lancés « par le groupe terroriste Houthi en direction du pays », a-t-il affirmé.

Le porte-parole des houthis, Mohammed Abulsalam, a annoncé sur Twitter qu’il s’apprêtait à donner des détails sur une « opération militaire ».

« Les forces armées yéménites dévoileront dans les prochaines heures les détails d’une opération militaire menée en profondeur aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite », a-t-il fait savoir.

Les Émirats font partie d’une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite qui soutient depuis 2015 le gouvernement du Yémen contre les houthis soutenus par l’Iran.

Il s’agit de la deuxième attaque contre les Émirats arabes unis menée par les houthis en une semaine.

Les rebelles yéménites ont revendiqué le 17 janvier une attaque de drones et de missiles qui a frappé des installations pétrolières et l’aéroport d’Abou Dabi et fait trois morts.

Les houthis ont mené de multiples opérations contre l’Arabie saoudite, mais l’attaque du 17 janvier contre Abou Dabi était la première reconnue par les Émirats arabes unis à l’intérieur de leurs frontières.

Elle a été suivie par une série de frappes aériennes de la coalition au Yémen et par des offensives au sol des forces gouvernementales.

Un des raids aériens a fait 14 morts dans la capitale Sanaa, et au moins trois enfants ont été tués dans une attaque contre Hodeida, par où transite la majeure partie de l’aide internationale destinée au pays.

La coalition a en revanche nié toute responsabilité dans une frappe samedi contre une prison tenue par les houthis qui a fait au moins 70 morts et une centaine de blessés à Saada, le fief des rebelles dans le nord-ouest du pays.

En plus de sept ans de guerre, toutes les parties au conflit ont été accusées de « crimes de guerre » par des experts de l’ONU.  Mise en cause pour de multiples « bavures », la coalition a reconnu des « erreurs » et accuse les rebelles d’utiliser les civils comme boucliers humains.

L’ONU tente en vain depuis plusieurs années de mettre fin à ce conflit dévastateur qui a fait, selon elle, 377 000 morts et poussé une population de 30 millions d’habitants au bord d’une famine à grande échelle.