(Islamabad) Les talibans ont mis en garde l’armée américaine mercredi contre la création de nouvelles bases militaires dans la région.

Cette déclaration survient alors que les États-Unis retirent les derniers de leurs 2500 à 3500 soldats d’Afghanistan et que les spéculations abondent au sujet du prochain endroit où ils voudront s’installer pour lancer des frappes contre des cibles militantes dans la région.

Beaucoup d’efforts sont faits pour relancer les pourparlers de paix entre le gouvernement afghan et les talibans. Le Pakistan et le Qatar ont fait pression sur les talibans pour qu’ils participent à des négociations en Turquie. Des discussions parrainées par l’ONU devaient avoir eu lieu le mois dernier, mais les talibans ont refusé d’y participer.

Pendant ce temps, le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi, a déclaré mardi au Sénat pakistanais que le pays n’autoriserait pas la présence de bases américaines sur son territoire. « Oubliez le passé, mais je veux dire aux Pakistanais qu’aucune base américaine ne sera autorisée par le premier ministre Imran Khan aussi longtemps qu’il sera au pouvoir », a-t-il déclaré.

Après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, le Pakistan avait mis quatre bases aériennes à la disposition de la la coalition dirigée par les États-Unis, pour l’aider dans sa recherche des membres d’Al-Qaïda et renverser les dirigeants talibans qui leur avaient donné refuge.

Dans son discours d’avril annonçant la fin de la « guerre éternelle » des États-Unis, le président Joe Biden a déclaré que Washington ferait pression sur les talibans et le gouvernement afghan pour qu’ils respectent leurs engagements, afin que l’Afghanistan ne puisse plus être utilisé comme lieu de départ d’une attaque contre les États-Unis ou leurs alliés.

« Nous ne détournerons pas les yeux de la menace terroriste », a déclaré M. Biden. « Nous réorganiserons nos capacités de lutte contre le terrorisme et les atouts substantiels de la région pour empêcher la réémergence d’une menace terroriste sur notre patrie. »

Les États-Unis, ainsi qu’environ 7000 soldats de l’OTAN, quitteront l’Afghanistan au plus tard le 11 septembre prochain. Dans un communiqué diffusé plus tôt cette semaine, le commandement central américain a déclaré qu’il avait effectué environ 25 % de son retrait. La tâche logistique est énorme et, selon le communiqué, les troupes ont déjà renvoyé aux États-Unis 160 avions C-17 chargés de matériel militaire.

Outre le transport aérien, les États-Unis déplacent également du matériel hors d’Afghanistan en passant par l’Asie centrale et le Pakistan.

Dans leur déclaration, les talibans ont aussi mis en garde les pays voisins qui autoriseraient l’armée des États-Unis à utiliser leur territoire.

« Dieu nous préserve qu’une telle mesure soit prise, ce sera une grande erreur historique et une disgrâce, sa honte restera dans l’histoire », a déclaré le communiqué. « Comme nous avons assuré à maintes reprises que notre sol ne sera pas utilisé contre la sécurité de quiconque, nous exhortons les autres à ne pas utiliser leur sol et leur espace aérien contre notre pays. »

Le journaliste de l’Associated Press Tameem Akhgar, à Kaboul, en Afghanistan, a contribué à cet article.