(Jérusalem) À la veille de la date butoir pour former un gouvernement en Israël, Benyamin Nétanyahou a offert lundi au chef de la droite radicale Naftali Bennett d’assurer en premier la fonction de chef de gouvernement, dans le cadre d’un éventuel accord de rotation au pouvoir.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui a jusqu’à mardi soir pour former une coalition, menait d’ultimes tractations lundi pour rallier la droite radicale, voire des islamistes, dans un gouvernement et ainsi se maintenir au pouvoir.  

Son parti de droite Likoud a remporté trente sièges sur les 120 de la Knesset aux élections législatives du 23 mars – les quatrièmes en moins de deux ans – puis il a obtenu le soutien de partis ultra-orthodoxes et d’une alliance d’extrême droite, mais sans réussir à rassembler une majorité de 61 sièges.

Pour tenter de s’en approcher, il a proposé lundi à Naftali Bennett, son ancien collaborateur devenu chef de file du parti de la droite radicale Yamina, d’assurer en premier la fonction de premier ministre pendant un an.

« J’appelle Naftali Bennett à signer aujourd’hui un accord d’établissement d’un gouvernement de droite, avec une rotation d’un an sous sa direction, et de s’engager à ne rejoindre aucun autre gouvernement », a déclaré M. Nétanyahou dans une vidéo postée sur Facebook.    

Mais M. Bennett lui a renvoyé la balle, refusant, du moins pour l’heure, cette offre et accusant M. Nétanyahou de s’être acharné ces dernières semaines contre son parti.

« Mets sur pied un gouvernement et nous serons là pour aider », a lancé M. Bennett lors d’une réunion de son parti à la Knesset, invitant M. Nétanyahou à plutôt faire pression sur Bezalel Smotrich, chef de la liste d’extrême droite Sionisme religieux.

Pour atteindre la majorité, M. Nétanyahou doit rallier les partis ultra-orthodoxes, les formations Yamina et Sionisme religieux, mais aussi la formation islamiste Raam.  

Or M. Smotrich refuse de se joindre à un gouvernement soutenu par des islamistes, disant lundi préférer « aller dans l’opposition ». « Nous ne braderons pas nos valeurs », a-t-il affirmé.

Si Benyamin Nétanyahou n’arrive pas à former de gouvernement d’ici mardi 23 h 59 (16 h 59 HE) ou n’obtient pas de prolongation de dernière minute, le président israélien Reuven Rivlin donnera à un autre élu le mandat de tenter de former le gouvernement.

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid s’est dit prêt lundi à faire des « compromis » pour former un « gouvernement d’union nationale » et ainsi éviter de nouvelles élections.