(Téhéran) Le chef de la diplomatie irakienne Fouad Hussein a appelé jeudi, lors d’une visite à Téhéran, l’Iran et les États-Unis à entamer des négociations directes sur le dossier nucléaire.

Après cinq mois d’interruption, les négociations pour sauver l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 ont repris fin novembre à Vienne.  

L’enjeu des pourparlers vise à faire revenir dans le pacte les États-Unis qui l’avaient quitté en 2018 et avaient rétabli des sanctions contre Téhéran.  

Les États-Unis participent aux négociations de manière indirecte, Téhéran refusant des discussions directes avec Washington.

« Nous appelons […] à des négociations directes entre les deux parties. L’intérêt de l’Irak, c’est d’aider les deux parties à dialoguer autour d’une table », a affirmé M. Hussein lors d’une conférence de presse commune avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian.

« On l’a proposé aux Américains et nous avons fait cette proposition » aux Iraniens, a-t-il ajouté.

M. Hussein a rappelé que les négociations avec la partie américaine se faisaient « via l’émissaire européen ».

« Nous pensons que le temps est venu pour des négociations directes entre Washington et Téhéran […] pas juste autour du projet nucléaire, mais aussi autour des sanctions », a-t-il poursuivi.  

Pour le ministre irakien, dont le pays est voisin de l’Iran, la tension entre Téhéran et Washington « impacte directement la situation politique et sécuritaire en Irak » et une détente entre eux peut avoir un « effet positif » sur les plans politique, économique et sécuritaire.

Son homologue iranien n’a pas répondu directement à l’appel de M. Hussein.

« Les Américains envoient quelques messages de façon non écrite aux réunions et reçoivent des réponses » de l’Iran de manière indirecte, a-t-il dit.

« Nous voulons aboutir à un bon accord et nous espérons que les autres parties viennent aussi négocier avec […] la même bonne volonté », a-t-il ajouté.

Les négociations de Vienne doivent reprendre lundi après une interruption de dix jours.  

L’Irak est pris en étau depuis des années entre ses deux partenaires les plus influents, les États-Unis et l’Iran, eux-mêmes deux pays ennemis, et s’est plaint à plusieurs reprises que leur rivalité ait des répercussions sur son sol.