(Téhéran) L’Iran a défendu mardi sa gestion de l’affaire de l’avion de ligne ukrainien abattu en janvier 2020 près de Téhéran, après les critiques formulées par Kiev la semaine dernière.

« Tous les aspects de l’incident ont été traités de manière adéquate lors de trois sessions de pourparlers et lors des contacts entre les deux pays », a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué.

« Toutefois, l’Iran est toujours prêt à poursuivre les communications avec l’Ukraine », selon le texte.

Le 8 janvier 2020, les forces armées iraniennes avaient abattu le Boeing assurant le vol PS752 d’Ukraine International Airlines entre Téhéran et Kiev, causant la mort de 176 personnes, en majorité des Iraniens et des Canadiens, dont beaucoup de binationaux.

Elles n’ont reconnu que trois jours plus tard avoir abattu l’appareil « par erreur ».

Le 22 novembre, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a vivement critiqué l’Iran pour son manque de coopération après l’incident, appelant Téhéran « à se conformer à ses obligations en vertu du droit international et à fournir les informations demandées par » Kiev.

L’Ukraine avait ainsi déploré que ses « demandes d’entraide judiciaire internationale auprès des autorités iraniennes n’aient pas été pleinement satisfaites » et que « les documents et informations demandés n’aient pas été fournis par Téhéran ».

Par ailleurs, le Canada, le Royaume-Uni, la Suède et l’Ukraine ont dénoncé le 24 novembre le refus de Téhéran de vouloir négocier les dédommagements pour les familles des victimes.

L’Iran avait dit fin 2020 vouloir verser « 150 000 dollars ou l’équivalent en euros » à chacune des familles des victimes de l’écrasement.

Mardi, la diplomatie iranienne a affirmé qu’« afin d’apaiser les familles, l’Iran a fixé un montant à leur verser, sans aucune discrimination ».  

« Jusqu’à présent, un grand nombre d’entre elles ont été indemnisées et des démarches sont en cours pour verser le reste », selon le communiqué.

Le procès de dix militaires dans cette affaire s’est ouvert le 21 novembre à Téhéran. Selon la justice iranienne, « 103 personnes ont déposé plainte auprès du parquet », réclamant « une enquête impartiale […] pour identifier et poursuivre les responsables. »