(Montréal) Le Canada, le Royaume-Uni, la Suède et l’Ukraine ont dénoncé mercredi le refus de Téhéran de vouloir négocier les dédommagements pour les familles des victimes du vol PS752, abattu il y a près de deux ans par un missile iranien.

« Nous, ministres représentant le Canada, le Royaume-Uni, la Suède et l’Ukraine, exprimons notre profonde déception du fait que la République islamique d’Iran n’ait pas accepté nos multiples demandes concernant la tenue d’une rencontre le 22  novembre 2021 », peut-on lire dans un communiqué présentant la déclaration conjointe des quatre pays.

Le 8 janvier 2020, les forces armées iraniennes ont abattu le Boeing assurant le vol PS752 d’Ukraine International Airlines (UIA) entre Téhéran et Kiev peu après son décollage.  

L’Iran n’a reconnu les faits que trois jours plus tard disant avoir abattu l’appareil « par erreur ».

Le drame a coûté la vie aux 176 personnes à bord de l’avion, dont 55 citoyens canadiens et 30 résidents permanents.

« Nous rappelons à la République islamique d’Iran qu’elle doit s’acquitter de la responsabilité juridique internationale qui lui incombe de faire des réparations intégrales au groupe des pays concernés, et réitérons donc notre appel à négocier de bonne foi et à le faire avant la fin de cette année », exhorte le groupe international.

Vendredi, la nouvelle ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, s’est entretenue avec son homologue britannique pour discuter de l’engagement du Canada et du Royaume-Uni « à rechercher la justice en tenant l’Iran responsable ».

PHOTO OLIVIER DOULIERY, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly

Le groupe international soutient qu’il « n’aura d’autre choix que d’envisager sérieusement d’autres actions et mesures pour résoudre cette question » si l’Iran continue d’éviter de négocier avec lui.

Le procès de dix militaires dans cette affaire s’est ouvert dimanche à Téhéran.

La nuit du drame, les défenses aériennes de l’Iran étaient en état d’alerte maximale. La République islamique venait d’attaquer une base utilisée par l’armée américaine en Irak en riposte à l’élimination cinq jours plus tôt, dans une frappe américaine à Bagdad, du général Qassem Soleimani, artisan de la stratégie régionale de l’Iran, et Téhéran s’attendait à une riposte de Washington.

Dans son rapport final sur le drame dévoilé en mars, l’Organisation de l’aviation civile iranienne (CAO) avait blanchi ses forces armées. L’Ukraine avait alors dénoncé une « tentative cynique de cacher les vraies causes » et Ottawa un rapport « incomplet » et sans « preuves tangibles ».