(Téhéran) Le procès de dix militaires dans l’affaire de l’écrasement d’un avion de ligne ukrainien abattu « par erreur » en janvier 2020 près de la capitale iranienne s’est ouvert dimanche à Téhéran, a annoncé l’Autorité judiciaire dans un communiqué.

« Présidé par le juge Ebrahim Mehranfar, le procès de l’écrasement du vol PS752 s’est ouvert au tribunal militaire de la province de Téhéran », a indiqué l’agence officielle de l’Autorité judiciaire, Mizan Online.

Le 8 janvier 2020, les forces armées iraniennes ont abattu le Boeing assurant le vol PS752 d’Ukraine International Airlines entre Téhéran et Kiev peu après son décollage.  

Elles ne l’ont reconnu que trois jours plus tard disant avoir abattu l’appareil « par erreur ».

Le drame a entraîné la mort de 176 personnes à bord, en majorité des Iraniens et des Canadiens, dont beaucoup de binationaux.

PHOTO EBRAHIM NOROOZI, ARCHIVES THE ASSOCIATED PRESS

La direction de l’aviation civile iranienne a affirmé que le mauvais réglage d’un radar d’une unité antiaérienne avait été la principale « erreur humaine » à l’origine de la catastrophe.

« Dix accusés de différents grades étaient présents au tribunal », a affirmé Mizan Online, sans plus de précision.

Selon la même source, « 103 personnes ont déposé plainte auprès du parquet ».

Elles réclament « une enquête impartiale […] pour identifier et poursuivre les responsables » et l’« identification des facteurs ayant perturbé la recherche de la vérité », d’après le représentant du Procureur, cité par l’agence.

Le jour de l’écrasement, les défenses aériennes de l’Iran étaient en état d’alerte maximale par crainte d’une attaque américaine.

L’Iran s’attendait alors à des représailles de Washington pour avoir attaqué une base utilisée par l’armée américaine en Irak, en riposte à l’élimination à Bagdad du général Qassem Soleimani, artisan de la stratégie régionale de l’Iran.

La direction de l’aviation civile iranienne a affirmé que le mauvais réglage d’un radar d’une unité antiaérienne avait été la principale « erreur humaine » à l’origine de la catastrophe.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Le Canada, qui a perdu 55 ressortissants et 30 résidents permanents dans l’accident, avait réaffirmé en octobre 2020 sa volonté de « travailler sans relâche afin que les familles des victimes puissent obtenir les réponses qu’elles méritent ».

Fin 2020, l’Iran avait dit vouloir verser « 150 000 dollars ou l’équivalent en euros » à chacune des familles des 176 victimes de l’écrasement.

Le Canada, qui a perdu 55 ressortissants et 30 résidents permanents dans l’accident, avait réaffirmé en octobre 2020 sa volonté de « travailler sans relâche afin que les familles des victimes puissent obtenir les réponses qu’elles méritent ».