(Kaboul) Un journaliste afghan a été tué et quatre personnes blessées dans l’explosion d’un minibus près d’un point de contrôle tenu par des talibans à Kaboul samedi, a-t-on appris auprès de sources proches de la victime et de l’hôpital local.

L’explosion a eu lieu dans l’Ouest de Kaboul dans le quartier de la minorité chiite hazara de Dasht-e-Barchi, aux environs de 13 h GMT (8 h, HE). Des photos montrant une grande flamme s’échappant d’un véhicule carbonisé et de la fumée noire ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux.  

« Malheureusement, nous avons perdu un autre journaliste », a tweeté le Centre des journalistes afghans, expliquant qu’Hamid Seighani, un reporter de la télévision privée Ariana TV, était mort dans l’explosion.

« J’ai perdu Hamid », a écrit sur Facebook son épouse, qui est également journaliste.  

L’explosion s’est produite près d’un point de contrôle tenu par des talibans, a expliqué un témoin. « J’étais dans ma voiture et une explosion a eu lieu dans le véhicule devant nous », a-t-il dit. Des tirs ont ensuite été entendus.

L’hôpital local a indiqué avoir pris en charge une personne décédée et quatre blessés.

Le porte-parole du gouvernement taliban Zabihullah Mujahid a lui tweeté qu’une personne avait été tuée et deux blessées.  

L’attaque à ce stade n’a pas été revendiquée.

Début mai, le quartier de Kaboul Dasht-e-Barchi avait déjà été frappé par une attaque sanglante. Une série d’explosions s’était produite devant un établissement scolaire pour filles.  

Plus de 85 personnes, en majorité des lycéennes, avaient été tuées et plus de 300 blessées. Une voiture piégée avait d’abord explosé devant l’école puis deux autres bombes avaient suivi au moment où les élèves se précipitaient dehors. L’EI est fortement soupçonné d’avoir mené cette attaque.

Depuis leur arrivée au pouvoir le 15 août, les talibans, qui font du retour de la sécurité dans le pays leur priorité après des décennies de guerre, sont confrontés à une vague d’attentats menés par le groupe État islamique.

Sa branche locale, l’État islamique-Khorasan (EI-K), rival et principal adversaire du mouvement islamiste au pouvoir, a ciblé ces dernières semaines aussi bien les talibans que la minorité chiite afghane.

L’hôpital militaire national de la capitale afghane a été visé par une attaque de l’EI-K dans laquelle au moins 19 personnes ont été tuées et plus de 50 blessées.

Vendredi, une mosquée de la région de Jalalabad (Est) a été touchée par une explosion, non revendiquée, qui a fait trois morts et 15 blessés, selon un médecin de l’hôpital local.