(Washington) Les États-Unis ont imposé vendredi de nouvelles sanctions financières à un « réseau » lié au programme de drones iraniens, accentuant leur pression sur l’Iran avant la reprise des négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire.

Le gouvernement iranien a immédiatement condamné cette décision.

Le Trésor américain a promis dans un communiqué de « continuer à réclamer des comptes à l’Iran pour ses actes irresponsables et violents », alors que Téhéran est accusé par Washington d’utiliser ses drones pour alimenter de multiples conflits au Moyen-Orient.

Deux sociétés qui soutiennent le programme de drones des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, sont visées par ces sanctions.

Le général Saeed Aghajani, qui supervise le commandement des drones des Gardiens, et qui était déjà sur une autre liste noire américaine, est également frappé par ces nouvelles mesures punitives, ainsi que le général Abdollah Mehrabi, un autre haut responsable de cette armée d’élite iranienne.

Leurs éventuels avoirs aux États-Unis sont gelés et l’accès au système financier américain leur sera barré.

La Force Qods, chargée des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, « a utilisé des drones létaux et favorisé leur prolifération auprès de groupes soutenus par l’Iran », dont le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien et les rebelles houthis yéménites, « ainsi qu’en Éthiopie, où la crise s’aggrave et menace de déstabiliser toute la région », a affirmé le Trésor dans son communiqué.

« Des drones létaux ont été utilisés dans des attaques contre des navires internationaux et les forces américaines », a-t-il ajouté, en référence à des évènements qui ont provoqué de vives tensions au cours des dernières années.

Ces sanctions interviennent au moment où l’Iran a annoncé être prêt à reprendre en novembre les négociations indirectes avec les États-Unis pour sauver l’accord censé l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire, suspendues depuis juin.

L’ex-président américain Donald Trump avait quitté cet accord en 2018, et rétabli les sanctions anti-Iran qu’il avait permis de lever. En réponse, la République islamique s’est progressivement affranchie des restrictions à son programme atomique.

L’actuel président des États-Unis, Joe Biden, s’est lui dit prêt à revenir dans l’accord. Les pourparlers portent donc sur les sanctions que Washington doit lever en échange d’un retour de Téhéran dans les clous de ses propres engagements.

« Le fait d’imposer de nouvelles sanctions démontre le comportement contradictoire de la Maison-Blanche », a réagi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, déplorant que Joe Biden suive « les mêmes méthodes utilisées par Trump » alors même qu’il « déclare vouloir retourner aux négociations sur le nucléaire »

« En imposant des sanctions, il envoie un message qui n’inspire, en aucun cas, la confiance », a-t-il encore protesté.