(Téhéran) La justice iranienne a condamné un père de famille à 40 coups de fouet et dix mois de prison pour avoir volé trois sachets de cajou, a rapporté lundi l’agence ultraconservatrice FARS.  

Commentant la sanction infligée à cet homme de 45 ans père de trois enfants, l’agence l’a qualifié de « surprenante » en raison « de la disproportion apparente entre la peine et le délit commis », et a exigé de l’Autorité judiciaire « d’expliquer ou de corriger » son jugement.

Lundi, l’agence officielle de l’Autorité judiciaire Mizan Online a annoncé la formation d’une « commission spéciale » dans « la province de Qom (centre) » pour étudier la question de la « proportionnalité du délit ». Il n’a pas été précisé où le procès avait eu lieu.

La commission « essaiera d’user de toutes les capacités juridiques pour réduire la peine », ajouté Mizan Online.

Le prévenu « avait été condamné à un an de prison pour vol en 2019, mais sa peine avait été suspendue en raison de la restitution des biens volés », a affirmé la même source, sans plus de précision.

La condamnation à dix mois de prison et 40 coups de fouet a suscité des critiques sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes faisant le parallèle avec le roman de Victor Hugo « Les Misérables ».

« Le vol de trois paquets de cajous, qui était probablement dû à la faim, est passible de dix mois de prison ? », s’est insurgé sur Twitter le journaliste Mostafa Vossoughkia à l’adresse de l’Autorité judiciaire.

« Près de 160 ans après la publication des Misérables et à des kilomètres de distance de la tombe de Victor Hugo, les Jean Valjean continuent d’être condamnés », a écrit un autre internaute sur Twitter.

L’agence FARS a précisé que la peine était « définitive » car le prévenu « n’a pas fait appel ».