(Bagdad) La sécheresse et les pénuries d’eau vont contraindre l’Irak à réduire de moitié les zones cultivées pour la saison hivernale 2021-2022, ont annoncé les autorités, un responsable onusien évoquant lundi des projets pour aider les agriculteurs du pays.

Les autorités ont approuvé dimanche un plan visant à « délimiter à 2,5 millions de dounams (une ancienne unité de surface correspondant à environ 2500 km2, NDLR) les zones cultivées irriguées en surface pour la saison agricole 2021-2022, soit 50 % de la superficie cultivée l’année dernière », selon un communiqué publié par l’agence de presse étatique INA.

Entre le réchauffement climatique, les sécheresses à répétition et des questions géopolitiques de partage des eaux des fleuves, notamment du Tigre et de l’Euphrate, avec les voisins turcs et syriens, le dossier de l’eau est ultra-stratégique pour l’Irak.

« L’impact des pénuries d’eau en Irak devient évident à travers la baisse des rendements des cultures pour 2021. Une action urgente est nécessaire pour faire face au changement climatique », avertissaient samedi plusieurs agences onusiennes dans un communiqué commun.

« D’ici la fin de la saison, la production de blé baissera de 70 % et celle d’orge sera négligeable », selon des estimations de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), citées par le communiqué.

En partenariat avec plusieurs ministères, notamment de l’Agriculture, des ressources en Eau et de l’Environnement, la FAO œuvre sur plusieurs projets pour aider les agriculteurs à « augmenter leurs revenus, mieux utiliser les ressources disponibles et faire face à la sécheresse », a indiqué lundi à l’AFP le représentant en Irak de la FAO, Salah El Hajj Hassan.

Grâce à des fonds de l’Union européenne, un projet vise ainsi à réhabiliter les infrastructures d’irrigation dans le nord, notamment les canaux d’irrigation et les stations de pompage, a-t-il précisé.

Deux autres projets dans la province de Ninive (nord) et dans le sud doivent également développer l’irrigation au goutte-à-goutte.

En Irak, sept millions de personnes risquent d’être privées d’eau, car elles n’ont plus accès à un fleuve ou à cause de la sécheresse, avertissaient en août treize ONG, dont le Conseil norvégien pour les réfugiés.