(Washington) Les évacuations de civils ont repris vendredi à l’aéroport de Kaboul après plusieurs heures d’une suspension due à la saturation de la base américaine au Qatar, vers où les évacués étaient dirigés dans un premier temps, a annoncé le Pentagone.

« Les vols ont repris et les vols militaires américains à destination du Qatar et d’autres lieux décollent, et d’autres vols décollent à destination de Kaboul à l’heure où je vous parle », a déclaré à la presse le général Hank Taylor, de l’état-major américain.  

La suspension des vols s’est produite « tôt ce matin et ç’a duré six à sept heures », a-t-il ajouté.

« Les lieux d’accueil au Qatar étaient tout simplement arrivés au maximum de leur capacité », a précisé le porte-parole du ministère de la Défense John Kirby. « Il n’y avait plus de place pour y diriger davantage de gens ».

Les États-Unis, qui recherchent d’autres destinations initiales pour ces vols, ont obtenu le feu vert de Berlin pour que certains évacués soient dirigés vers l’Allemagne,  où les États-Unis disposent de nombreuses bases militaires, notamment la grande de Ramstein et son important hôpital militaire.

« Nous remercions nos alliés qui coopèrent avec nous dans cet effort mondial, y compris l’Allemagne où des vols vont atterrir aujourd’hui », a précisé le général Taylor.

Un haut responsable du commandement militaire chargé du transport aérien (Air Mobility Command) avait un peu plus tôt indiqué qu’il n’y avait eu aucun départ de Kaboul pendant « une période considérable » en raison de l’engorgement des bases dans la région.

Le général Dan DeVoe avait confirmé que le problème était de « gérer les capacités » sur ces bases militaires peu équipées pour accueillir des milliers de réfugiés.

Conditions précaires

Le département d’État a été critiqué pour sa gestion bureaucratique de la crise, qui voit des milliers de personnes âgées et d’enfants attendre pendant plusieurs jours dans des conditions précaires les documents qui leur permettront de quitter ces bases intermédiaires pour atteindre les États-Unis.  

Des témoignages d’Afghans évacués vers le Qatar font état de centaines de personnes dormant à même le sol dans des hangars à avions pendant plus de trois nuits d’affilée, dans une chaleur suffocante et avec un accès très limité à des toilettes ou des douches.

Par ailleurs, M. Kirby a indiqué que des soldats américains postés dans l’aéroport de Kaboul avaient quitté son enceinte pour « récupérer » des personnes qui se trouvaient « très près ».

« En peu de temps et en parcourant une courte distance, certains soldats ont été en mesure de sortir et de les récupérer et de les ramener » dans l’aéroport, a expliqué le porte-parole.  

Joe Biden avait évoqué plus tôt « 169 Américains entrés dans l’aéroport avec l’aide de militaires », mais M. Kirby n’a pas confirmé qu’il s’agissait d’Américains.

Les alentours immédiats de l’aéroport de la capitale afghane sont plongés dans le chaos, des milliers de personnes cherchant depuis lundi à fuir le pays nouvellement sous le contrôle des talibans, accusés de barrer l’accès à l’aéroport.

Le porte-parole du Pentagone a assuré que les soldats américains sortis du périmètre n’avaient pas dû traverser de points de contrôle des talibans. Il a refusé de commenter les informations faisant état d’évacuations effectuées depuis le centre de Kaboul vers l’aéroport à bord d’hélicoptères américains.

Les États-Unis, qui prévoient d’évacuer plus de 30 000 Américains et civils afghans via leurs bases au Koweït et au Qatar, ont déjà évacué plus de 13 000 personnes depuis le début des opérations le 14 août, a indiqué vendredi Joe Biden.