(Kaboul) L’évacuation de diplomates, d’autres étrangers et d’Afghans se poursuit dans des conditions difficiles à Kaboul, tombée aux mains des talibans.

Un gigantesque pont aérien mobilise depuis dimanche une noria d’avions du monde entier, dans un aéroport dont les abords sont étroitement contrôlés par les talibans.

Berlin envoie 600 soldats à Kaboul

L’Allemagne a déjà fait sortir 500 personnes, dont 202 Afghans, et a par ailleurs approuvé l’envoi de 600 soldats à Kaboul, pour soutenir l’évacuation « du plus grand nombre de personnes possible », jusqu’au 30 septembre au plus tard.  

Nouveau vol d’Afghans vers la France

Le pont aérien français via les Émirats se poursuit, avec l’arrivée jeudi à Paris de plus de 200 personnes dont une grande majorité d’Afghans. Les premiers Afghans mis en sécurité par la France sont arrivés mercredi soir à Paris.

PHOTO GIUSEPPE CACACE, AFP

Des gens débarquent d’un avion à l’aéroport international Al-Maktoum, aux Émirats arabes unis

« Nous sommes en train de recenser un certain nombre de besoins très urgents ; on parle sans doute de quelques milliers de personnes à exfiltrer », majoritairement des Afghans, a déclaré jeudi le secrétaire d’État français aux Affaires européennes Clément Baune.

La France sera « au rendez-vous de l’asile » pour les Afghans menacés, a-t-il dit, évoquant la « possibilité » d’un sommet extraordinaire européen.

Des milliers de personnes évacuées par Washington et Londres

Les États-Unis, qui prévoient d’évacuer plus de 30 000 Américains et civils afghans via leurs bases au Koweït et au Qatar, ont déjà acheminé plus de 7000 personnes depuis le début des opérations d’évacuation le 14 août.

Au total, près de 12 000 personnes ont été évacuées depuis la fin juillet. Parmi eux, des citoyens américains, des membres de l’ambassade américaine, et des Afghans ayant travaillé pour les États-Unis, notamment en tant qu’interprètes pour l’armée américaine, demandant un visa d’immigration spéciale (SIV) par crainte des représailles des talibans

Mais le Département d’État américain affirme que les talibans ne tiennent pas leur promesse et « empêchent les Afghans qui souhaitent quitter le pays d’atteindre l’aéroport ». Les États-Unis ont envoyé 6000 militaires pour sécuriser l’aéroport de Kaboul.

Le Royaume-Uni a de son côté évacué 306 Britanniques et 2052 Afghans.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) ont réclamé aux talibans de garantir la « sécurité » des étrangers et des Afghans désireux de quitter l’Afghanistan.

Ponts aériens vers les autres pays

L’Espagne a engagé une première série de rotations avec trois avions militaires via Dubaï. Le premier avion qui ramenait une cinquantaine d’Afghans et quelques Espagnols est arrivé jeudi matin. Un quatrième avion qui doit ramener de Kaboul des Espagnols et des Afghans est parti jeudi de Saragosse, dans le nord-est de l’Espagne, pour Dubaï.

La Turquie, qui a déjà fait rentrer 324 de ses ressortissants lundi, organisait mercredi le retour de « plus de 200 » autres depuis Kaboul.

D’autres départs de nationaux et/ou d’Afghans ont déjà eu lieu depuis le week-end dernier notamment vers les Pays-Bas, la Pologne (un deuxième avion est arrivé jeudi), le Danemark, la Norvège, la République tchèque, la Hongrie et la Bulgarie.

Un premier vol d’évacuation de Kaboul transportant 35 ressortissants néerlandais ainsi que belges, britanniques et allemands a atterri mercredi soir à Schiphol, l’aéroport d’Amsterdam. Le ministère des affaires étrangères allemand a notament remercié les Pays-Bas pour l’évacuation de 69 de ses citoyens.

Un autre avion transportant l’ambassadeur des Pays-Bas, une équipe consulaire d’urgence et 62 militaires a atterri mercredi soir à Kaboul, pour s’atteler « à rendre le plus d’évacuations possibles ».

Quinze Roumains n’ont pas réussi à gagner l’aéroport de Kaboul et l’avion dépêché par leur pays est reparti avec un seul ressortissant.  

Le Danemark a exfiltré environ 320 personnes de Kaboul.

Arrivée à Rome de plus de 200 Afghans

Deux cent deux Afghans ont atterri jeudi à Fiumicino, l’aéroport de Rome avec dans le groupe une militante des droits humains, Zahra Ahmadi, et du personnel de la Fondation Veronesi (la fondation avait exploité un centre de cancérologie à Herat, aujourd’hui fermé).