(Genève) L’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a jugé jeudi la situation alarmante dans le sud du pays, en proie à des pénuries de plus en plus sévères, et réclamé la fin immédiate des violences.

Lors d’une réunion en ligne depuis Genève du groupe de travail humanitaire de l’ONU sur la Syrie, l’envoyé spécial a exprimé son inquiétude croissante concernant l’évolution de la situation dans le sud du pays.

« L’intensification des hostilités, notamment les tirs d’artillerie lourde et l’intensification des affrontements au sol, a fait des victimes parmi les civils et a endommagé les infrastructures civiles », a souligné M. Pedersen dans un communiqué.

Les forces du régime ont tenté fin juillet de progresser au sol pour donner l’assaut contre Deraa al-Balad, un grand quartier dans le sud de cette ville tenu par d’anciens rebelles.  

« Des milliers de civils ont été contraints de fuir Deraa al-Balad. Les civils souffrent de graves pénuries de carburant, de gaz pour cuisiner, d’eau et de pain. L’assistance médicale pour soigner les blessés se fait rare. La situation est alarmante », a indiqué l’envoyé de l’ONU.

Berceau du soulèvement contre le régime de Bachar al-Assad en 2011, la province méridionale de Deraa a connu fin juillet ses combats les plus violents depuis sa reconquête par le régime.

Deraa a été reprise à l’été 2018 par les forces gouvernementales. Mais en vertu d’un accord inédit négocié par Moscou, les rebelles ont été autorisés à rester, certains rejoignant l’armée ou gardant le contrôle de certaines parties de la province.

Dans son communiqué, M. Pedersen a réitéré son appel lancé le 31 juillet en faveur d’un « arrêt immédiat » des violences. Il demande aussi aux différentes parties de respecter le principe de protection des civils et de leurs biens.

L’émissaire a souligné qu’un « accès humanitaire immédiat, sûr et sans entrave doit être accordé à toutes les zones et communautés touchées, y compris Deraa al-Balad », et réclamé la fin de « la situation de quasi-siège ».

M. Pedersen a indiqué dialoguer avec toutes les parties concernées sur le terrain et au niveau international pour mettre fin à la crise, mettant en garde contre une détérioration de la situation en l’absence d’« un calme immédiat et d’une voie politique à suivre ».

Il a aussi noté que les tensions se poursuivent ailleurs en Syrie, avec une notable escalade de la violence dans le nord-ouest et de « multiples défis sécuritaires liés à l’eau » dans le nord-est.

Depuis 2011, la guerre en Syrie a fait près de 500 000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes.