(Téhéran) Plus de 500 décès liés au coronavirus ont été recensés au cours des dernières 24 heures en Iran, un record depuis le début de la pandémie dans ce pays le plus touché du Proche et Moyen-Orient.

L’Iran a officiellement enregistré 542 décès et 39 619 nouveaux cas en 24 heures, deux records qui portent le bilan total à 94 015 morts sur 4 158 729 cas d’infection à la COVID-19, a précisé le ministère de la Santé.

L’Iran avait franchi mercredi la barre symbolique de quatre millions de cas tandis que le nombre de contaminations avait aussi atteint un nouveau record pour la troisième journée d’affilée.

Le précédent record de décès avait été enregistré le 26 avril, avec 496 morts.

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Des gens patientent à l’extérieur d’un centre de dépistage de la COVID-19 de Téhéran, le 28 juillet.

De l’aveu même des autorités sanitaires nationales, les statistiques officielles sur l’épidémie sont largement sous-évaluées.

Depuis fin juin, la République islamique peine à contenir ce que le gouvernement présente comme une « cinquième vague » de la maladie, portée par la propagation du variant Delta, plus contagieux.

« Même si le rythme de la vaccination s’accélère, le respect des protocoles sanitaires a baissé de manière significative », a indiqué la télévision d’État, qualifiant la situation de « noire » face à des hôpitaux qui « traversent une crise ».

Comme de nombreux pays, l’Iran compte sur les vaccins pour sortir de la crise, mais la campagne lancée début février n’avance pas aussi vite que ne le souhaitent les autorités.

Première dose pour Raïssi

Etouffée par les sanctions américaines, la République islamique dit peiner à transférer des fonds à l’étranger pour se procurer des vaccins.

Cette campagne a jusque-là été menée à l’aide des vaccins Spoutnik, Sinopharm, Bharat et AstraZeneca.

Face à l’urgence de la situation, les autorités locales ont aussi approuvé le recours à deux vaccins de production locale, dont le COViran Barakat, qui reste toutefois en quantité restreinte.

Le nouveau président Ebrahim Raïssi et le président du Parlement Mohammad-Bagher Ghalibaf ont tous deux reçu une première dose de ce vaccin local dimanche, a indiqué la TV d’État.

Au total, plus de 12,5 millions de personnes, sur 83 millions d’habitants, ont reçu une première dose, tandis que seulement 3,7 millions ont reçu les deux injections nécessaires, selon le ministère de la Santé.  

Lundi, le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a ordonné aux responsables sanitaires de prendre les « mesures nécessaires » pour contenir la propagation du virus après une suggestion du ministre de la Santé d’instaurer des restrictions strictes pour deux semaines dans le pays.

L’Iran n’a jusqu’ici jamais imposé de confinement dur, préférant avoir recours à des mesures comme l’interdiction de voyager ou la fermeture des commerces.

Samedi, le nouveau président a déclaré qu’un plan « pour transformer la manière de lutter contre le coronavirus » devait être étudié la semaine prochaine, sans plus de détails. Il a aussi promis de soutenir « la production de vaccins iraniens » sans pour autant « hésiter » à en importer de l’étranger.