(Dubaï) Les belligérants yéménites ont renforcé chacun leurs forces présentes autour de la zone stratégique de Bayhan, dans la région de Chabwa (centre), a déclaré lundi un responsable militaire gouvernemental, faisant état d’une importante avancée des rebelles houthis ces derniers jours.

Le secteur de Bayhan, situé dans la région de Chabwa, se trouve à la frontière avec Marib, dernier bastion gouvernemental dans le nord du Yémen. Si Bayhan tombe aux mains des houthis, ce bastion en serait d’autant plus menacé.

Depuis leur prise de la capitale Sanaa en 2014, déclenchant une guerre dévastatrice, les rebelles, proches de l’Iran, ont arraché une majeure partie du pays au gouvernement qui est, lui, appuyé par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite.  

En février, ils ont lancé une offensive acharnée pour s’emparer de Marib, région riche en pétrole.

« Les houthis et les forces gouvernementales ont envoyé des renforts à la périphérie de Bayhan, à Chabwa, après une avancée des rebelles qui ont pris le contrôle des districts de Natie et Naaman à Al-Bayda », la région voisine de Chabwa a déclaré à l’AFP un responsable militaire loyaliste, sous le couvert de l’anonymat.

« Les milices des houthis ont pris le contrôle des districts de Natie et Naman (à Al-Bayda), et ils avancent vers Bayhan », a confirmé à l’AFP Ahmed al-Homeiqani, gouverneur adjoint d’Al-Bayda.

Bien qu’il ne qualifie pas les affrontements à Al-Bayda de « majeurs », le responsable précise qu’ils ont provoqué le déplacement de 80 % des habitants des secteurs concernés, une « catastrophe humanitaire », selon lui.

Un autre responsable gouvernemental, qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat, a confirmé que les houthis s’étaient emparés de Natie après le retrait des troupes loyalistes et qu’ils se dirigeaient vers Bayhan.

La bataille de Marib se poursuit depuis février en dépit des appels à un cessez-le-feu de l’ONU et des États-Unis qui tentent de trouver un règlement politique à un conflit ayant provoqué dans ce pays pauvre la pire crise humanitaire au monde d’après les Nations unies.

Menacée par une famine à grande échelle, la population dépend à 80 % de l’aide humanitaire. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés d’après diverses organisations internationales.