(Nations unies) Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé jeudi à l’unanimité le mandat de la mission de l’ONU en Irak en l’élargissant à l’observation des élections législatives prévues le 10 octobre dans ce pays, accédant ainsi en partie à une demande de Bagdad.

La mission onusienne, baptisée MANUI, est prolongée jusqu’au 27 mai 2022, indique la résolution rédigée par les États-Unis.

Elle devra intégrer « une équipe des Nations unies renforcée, solide et visible, avec du personnel supplémentaire, avant les prochains scrutins en Irak, pour observer le jour des élections en Irak avec une couverture géographique aussi large que possible », précise le texte.

Son aide à l’organisation de l’élection devra s’effectuer « d’une manière qui respecte la souveraineté irakienne », ajoute la résolution.

A l’origine, Bagdad avait réclamé beaucoup plus à l’ONU, avec une « mission d’observation complète » des élections, indique à l’AFP un diplomate sous couvert d’anonymat.

Les Irakiens « voulaient plus » mais ce qui a été accordé par les Nations unies est davantage que ce que l’Organisation a l’habitude de faire, précise-t-il. Certains membres du Conseil de sécurité ont eu des réticences à un rôle plus large, craignant d’aller trop loin dans la responsabilité de ces scrutins, résume-t-il.

Selon la résolution, la mission de l’ONU devra aussi « encourager, se coordonner et fournir, le cas échéant, un soutien logistique et sécuritaire aux observateurs tiers internationaux et régionaux invités par le gouvernement irakien » à suivre les élections.

La MANUI a aussi pour rôle supplémentaire de « lancer une campagne stratégique des Nations unies pour éduquer, informer et mettre à jour les électeurs irakiens sur les préparatifs électoraux et les activités des Nations unies à l’appui des élections avant et le jour du scrutin », selon la résolution.

Lors d’une récente visioconférence du Conseil de sécurité sur l’Irak, la représentante de l’ONU dans ce pays, Jeanine Hennis-Plasschaert, avait demandé aux responsables irakiens « de garantir l’intégrité du processus électoral », alors que des militants du mouvement populaire de protestation qui avait éclaté en 2019 « continuent d’être persécutés dans une totale impunité ».

« L’absence d’élections crédibles entraînerait une colère et une désillusion importantes, durables et généralisées, qui à leur tour pourraient déstabiliser davantage le pays à un moment où la force et l’unité sont désespérément nécessaires », avait-elle mis en garde.