(Téhéran) Téhéran a reproché jeudi aux États-Unis de Joe Biden de ne pas avoir infléchi la politique de « pression maximale » contre l’Iran menée par le gouvernement de Donald Trump, avertissant que cela ne produirait aucune percée diplomatique.

« Les États-Unis affirment qu’ils privilégient la diplomatie, pas la politique ratée de “pression maximale” de Trump », a écrit le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, sur Twitter.

« Néanmoins (le secrétaire d’État américain Anthony Blinken) se vante d’empêcher la Corée (du Sud) de transférer notre PROPRE argent (pour permettre à l’Iran d’acheter) des produits alimentaires et médicaux », a-t-il ajouté.

M. Zarif réagissait à des propos tenus la veille par M. Blinken.

Celui-ci a déclaré devant une commission parlementaire qu’il n’avait nulle intention d’autoriser certains pays comme la Corée du Sud ou l’Irak à débloquer des milliards de dollars d’avoirs iraniens – gelés à cause des sanctions américaines – avant que Téhéran revienne à l’application pleine et entière de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015.

Iraniens et Américains affirment vouloir sauver ce pacte torpillé en 2018 par la décision de l’ancien président américain Donald Trump d’en sortir les États-Unis et de poursuivre l’Iran à coup de sanctions économiques punitives.

Mais pour lever les sanctions imposées par l’administration Trump contre Téhéran, Washington exige que Téhéran revienne à l’application de l’accord.

Téhéran, qui s’est affranchi de la plupart de ses engagements pris à Vienne en riposte à la dénonciation du texte par M. Trump, affirme être prêt à revenir aux termes de l’accord, mais à condition que les États-Unis lèvent d’abord les sanctions qui ont fait plonger l’économie iranienne dans une profonde récession, dont le pays aurait commencé à se sortir au deuxième semestre 2020, selon les statistiques officielles iraniennes.

« La répétition des mêmes politiques ne produira aucun résultat nouveau », a mis en garde M. Zarif alors que ni Washington ni Téhéran ne semblent vouloir faire le premier pas.