(Téhéran) L’Iran a indiqué lundi prévoir surtout de vendre des armes plutôt que d’en importer, au lendemain de l’expiration, selon Téhéran, d’un embargo de longue date de l’ONU sur la vente d’armes à la République islamique.

L’interdiction imposée depuis plus de dix ans a été levée « automatiquement » dimanche, a affirmé Téhéran, aux termes de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et de la résolution 2231 du Conseil de sécurité.

« Avant d’être acheteur sur le marché des armes, l’Iran a la capacité d’approvisionner (d’autres pays) », a affirmé le porte-parole des Affaires étrangères iranien, Saïd Khatibzadeh, lors d’une conférence de presse à Téhéran.

« Bien sûr, l’Iran n’est pas comme les États-Unis, où le président cherche à vendre devant les caméras des armes mortelles pour massacrer le peuple yéménite », a-t-il ajouté, faisant allusion aux armes américaines achetées par l’Arabie saoudite, qui mène depuis 2015 une coalition militaire appuyant le gouvernement au Yémen contre les rebelles Houthis soutenus par Téhéran.

D’après M. Khatibzadeh, l’Iran « agira de manière responsable » et vendra des armes à d’autres pays « sur la base de ses propres calculs ».

Aux termes du pacte nucléaire, l’embargo interdisant notamment la vente d’armes et d’équipements militaires lourds à Téhéran était censé expirer le 18 octobre.

Mais vendre des armes à l’Iran violerait toujours les résolutions de l’ONU, selon les États-Unis qui ont menacé de sanctions toute partie effectuant de telles ventes.

En août dernier, Washington a échoué à pousser le Conseil de sécurité à prolonger l’embargo sur les armes et à rétablir les sanctions internationales contre l’Iran.

En mai 2018, le président américain Donald Trump a sorti unilatéralement son pays de l’accord sur le nucléaire, affirmant que ce texte n’offre pas des garanties suffisantes pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique. L’Iran a toujours démenti vouloir une telle arme.

Le ministre iranien de la Défense, Amir Hatami, a indiqué dimanche à la télévision d’État qu’« un certain nombre de pays » ont contacté l’Iran au sujet d’un éventuel commerce d’armes, tout en affirmant que la République islamique prévoyait surtout d’en vendre.

L’expérience de la guerre Iran-Irak (1980-88) a prouvé « l’importance de l’autosuffisance » à Téhéran et l’a convaincu de « produire localement 90 % » de ses besoins militaires, a-t-il ajouté.

La levée de l’embargo doit permettre à l’Iran d’acheter et de vendre du matériel militaire, notamment des chars, des véhicules blindés, des avions de combat, des hélicoptères et de l’artillerie lourde.