(Rabat) Le Maroc a annoncé vendredi un nouvel assouplissement des mesures de restrictions en vigueur depuis mi-mars pour lutter contre la pandémie de coronavirus, en dépit d’une forte hausse du nombre de cas ces dernières 24 heures.  

Les autorités marocaines avaient décidé le 9 juin de classer le pays en deux zones : la première, englobant les petites villes, moins touchées par la pandémie, retrouvait une vie presque normale. La « zone 2 », regroupant les grandes centres urbains comme Rabat et la capitale économique Casablanca, restait soumise à de larges restrictions.

Vendredi soir, les ministères de la Santé et de l’Intérieur ont annoncé dans un communiqué conjoint le reclassement, le 24 juin à minuit, de la majeure partie du royaume dans la « zone 1 », à l’exception de cinq villes.  

Contrairement à ceux de la « zone 2 », les habitants de la « zone 1 » peuvent circuler sans permis spécial, accéder aux espaces publics en plein air, faire du jogging ou aller chez le coiffeur.  

Avec le maintien de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juillet, le port du masque reste toutefois obligatoire, les rassemblements interdits, les mosquées, salles de cinéma et théâtres fermés, les restaurants et cafés limités aux commandes à emporter.

L’annonce de ce nouvel assouplissement intervient alors que le Maroc a recensé vendredi 539 nouveaux cas de contamination, après la découverte d’un foyer dans une usine près de Kénitra (ouest), qui reste dans la « zone 2 ».  

Il s’agit du bilan quotidien le plus élevé dans le royaume depuis l’annonce du premier cas début mars.

Le ministère de l’Intérieur a par conséquent annoncé vendredi soir le durcissement des restrictions à Kénitra et dans deux villes proches, « après l’apparition de nouveaux foyers épidémiologiques dans des unités de production ».  

Jusqu’ici, le Maroc, 35 millions d’habitants, enregistrait quotidiennement moins d’une centaine de cas en moyenne.  

Il apparaît relativement épargné avec 9613 contaminations au total, dont 8117 guérisons et 213 décès officiellement recensés.  

Aucune annonce n’a été faite sur la date de réouverture des frontières, verrouillées depuis mi-mars, tandis que le tourisme, secteur clé de l’économie marocaine, est plongé dans une crise sans précédent.  

Le Maroc devrait connaître cette année sa pire récession depuis 1996, avec une contraction de plus de 5 % de son PIB, du fait de la pandémie de COVID-19 mais aussi d’un faible rendement agricole, selon la Banque centrale du royaume.