(Paris) Le Groupe d’action financière (GAFI) a rétabli vendredi l’ensemble des sanctions contre l’Iran, jugeant que Téhéran n’avait pas pris les mesures attendues contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Le GAFI est un organisme intergouvernemental créé en 1989 par les ministres de ses états membres.

Blanchiment d'argent et terrorisme

 Il a pour objectif d’assainir le système financier international en incitant les pays membres ou ceux souhaitant le rejoindre à se doter d’une législation contre le blanchiment d’argent et le financement du « terrorisme ».

En juin 2016, après la volonté exprimée par Téhéran de se joindre au GAFI, l'organisme international avait suspendu les « contre-mesures » (sanctions) prises par ses membres contre l’Iran, le seul pays qui figure sur sa liste noire avec la Corée du Nord, pour lui donner le temps de se mettre en conformité avec les normes internationales.

Aujourd'hui, trois ans et demie plus tard, le GAFI revient sur sa position : « Compte tenu de la non-application de la Convention de Palerme contre la criminalité transnationale organisée conformément à nos normes, le GAFI lève la suspension de toutes les sanctions et appelle ses membres à les appliquer de manière efficace » contre l’Iran, a-t-il indiqué dans un communiqué diffusé au terme d’une réunion à Paris.  

Si Téhéran devait ratifier cette convention, l’institution « décidera des mesures à prendre, parmi elles une suspension des sanctions », a-t-elle précisé.

« Le régime doit faire face à des conséquences à son manquement continu à respecter les normes internationales », en particulier le fait qu’il ne ratifie pas la Convention de Palerme et les conventions financières contre le terrorisme, a réagi le secrétaire d’État américain Mike Pompeo dans une déclaration écrite.

« L’Iran doit cesser son comportement irresponsable et agir comme une nation normale s’il veut que soit mis fin à son isolement », a-t-il ajouté.

Depuis 2016, parallèlement au durcissement de l’administration Trump à l’égard de Téhéran, le GAFI avait adressé plusieurs mises en garde à l’Iran.