L’Iran a besoin de l’assistance technique de la France et des États-Unis pour analyser les données de l’avion de ligne ukrainien qui aurait été abattu par erreur, selon un rapport préliminaire publié lundi par l’Autorité nationale de l’aviation du pays.

Les enregistreurs de vol, communément appelés boîtes noires, ont subi des dommages, bien que la mémoire soit intacte après que l’avion eut été touché par deux missiles en l’espace de trois minutes suivant le décollage à l’aéroport de Téhéran le 8 janvier, indique le rapport.

Des témoins ont signalé du feu dans le ciel et l’avion s’est écrasé au sol dans une explosion, affirme le rapport, rédigé en farsi et traduit par La Presse canadienne.

Des représentants ukrainiens qui enquêtent sur l’événement et d’autres experts conviennent que les enregistreurs de données figurent parmi les appareils les plus technologiquement avancés au monde, souligne le document.

PHOTO STR, AFP

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (3e à partir de la gauche) discute avec le ministre iranien Mohammad Eslami (2e à partir de la droite), à Kiev.

Mais en raison des dommages subis, les responsables ont besoin de certaines pièces pour réparer les enregistreurs, afin que ceux-ci puissent être étudiés en Iran, indique le rapport.

Une demande de soutien technique a été envoyée au Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile en France et au National Transportation Safety Board aux États-Unis, mais les deux organismes n’ont pas répondu positivement à la demande, indique-t-on.

Le rapport affirme que le Canada, la Suède, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Ukraine demandent à participer au processus d’enquête plutôt que d’être des observateurs.

Dimanche, le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a écrit à son homologue iranien pour souligner le point de vue du Canada selon lequel les boîtes noires devraient être envoyées rapidement pour analyse par des experts en France ou en Ukraine, ce qui est le consensus des pays comptant des ressortissants parmi les 176 personnes tuées dans l’écrasement de l’avion en Iran.

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Le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne

Hassan Rezaeifar, l’officiel iranien responsable de l’enquête, a été cité dimanche par l’agence de presse officielle IRNA affirmant que « les enregistreurs de bord du Boeing ukrainien sont entre les mains de l’Iran et nous n’avons pas l’intention de les envoyer (ailleurs) ».

Il a déclaré que l’Iran s’efforçait de récupérer les enregistrements de vol et de cabine, et que le pays pourrait envoyer les boîtes noires en Ukraine ou en France. « Mais pour l’instant, nous n’avons pris aucune décision », a-t-il dit.

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada a indiqué, dimanche, qu’une équipe d’enquêteurs canadiens spécialisés dans le téléchargement et l’analyse des données des enregistreurs serait déployée une fois qu’il sera clair quand et où ces travaux seront effectués.