Le ministre iranien des Affaires étrangères a dénoncé dimanche les propos « haineux », « ignorants » et « ridicules » du vice-président américain qui accuse Téhéran de préparer un nouvel holocauste et de chercher à se doter de l'arme nucléaire.

Le diplomate Javad Zarif répliquait à Mike Pence qui à deux reprises cette semaine a multiplié ces accusations, devant des parterres de responsables étrangers à Varsovie puis à Munich.

M. Pence « a avec arrogance demandé de l'Europe, sur son sol, qu'elle rejoigne les États-Unis [et sorte de l'accord sur le nucléaire iranien, NDLR] et porte ainsi atteinte à sa propre sécurité », a estimé M. Zarif à la conférence sur la sécurité de Munich.    

« Ses accusations haineuses contre l'Iran, y compris ses allégations ignorantes d'antisémitisme [...] sont à la fois ridicules et dangereuses », a-t-il dit, au lendemain du dernier réquisitoire en date du vice-président américain.

Dans des discours féroces et aux références bibliques, M. Pence a accusé Téhéran de préparer « un nouvel Holocauste » à travers ses ambitions régionales qui visent notamment Israël.

Qualifiant la politique américaine vis-à-vis de l'Iran « d'obsession maladive » qui fait « souffrir la région depuis 40 ans, M. Zarif a ironiquement lancé que » c'est la faute de l'Iran de s'être placé au milieu de toutes ces bases américaines « au Moyen-Orient.

Les Européens ont rejeté les appels de Mike Pence à sortir de l'accord sur le nucléaire, négocié sous l'administration de Barack Obama, estimant que Téhéran respecte son engagement à ne pas développer d'arme nucléaire.

Le président Donald Trump, qui est sorti de l'accord JCPoA, affirme au contraire que Téhéran n'a pas renoncé à cette ambition, malgré les conclusions inverses de ses services de renseignement et des observateurs chargés de vérifier la bonne mise en oeuvre des engagements iraniens.