Les États-Unis vont organiser le mois prochain en Pologne une réunion ministérielle pour promouvoir la stabilité au Moyen-Orient qui sera centrée sur l'influence de l'Iran, a annoncé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

« Nous allons rassembler des dizaines de pays du monde entier », a assuré M. Pompeo dans une interview diffusée vendredi par la chaîne Fox News et donnée en marge d'une tournée du secrétaire d'État américain justement au Moyen-Orient.

Cette rencontre aura lieu les 13 et 14 février en Pologne, a précisé le chef de la diplomatie américaine. Elle se tiendra au niveau ministériel, ont précisé les États-Unis et la Pologne dans un communiqué commun.

Cette réunion sera centrée sur « la stabilité, la paix, la liberté et la sécurité au Moyen-Orient », a poursuivi M. Pompeo, « et cela inclut un élément important qui est de s'assurer que l'Iran n'ait pas d'influence déstabilisatrice ».

« Cette réunion ministérielle va discuter d'une gamme de sujets cruciaux, dont le terrorisme et l'extrémisme, le développement de missiles et la prolifération, le commerce maritime et la sécurité, et les menaces posées par des groupes soutenus par certains pays dans la région », indique le communiqué américano-polonais qui ne cite pas explicitement l'Iran.

L'Iran a réagi avec mépris en ciblant la Pologne, dont elle avait accueilli 100 000 ressortissants pendant la Seconde Guerre mondiale.

« Le gouvernement polonais n'arrive pas à effacer la honte : alors que l'Iran a sauvé des Polonais pendant la Seconde Guerre mondiale, il accueille désormais un cirque anti-iranien », a raillé sur Twitter le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.

Il a également tweeté une photo d'un sommet en 1996 à Charm el-Cheikh entre l'Américain Bill Clinton, l'Egyptien Hosni Moubarak et l'Israélien Shimon Peres, organisé après une série d'attentats du Hamas, soutenu par Téhéran.

« Un rappel pour les hôtes/participants à une conférence anti-iranienne : celui qui ont pris part au dernier show américain anti-Iran sont soit morts, en disgrâce ou marginalisés », écrit Mohammad Javad Zarif.

M. Pompeo est arrivé vendredi à Bahreïn, première étape d'une tournée dans les pétromonarchies du Golfe. Avant le Golfe, le chef de la diplomatie américaine s'est rendu en Jordanie, en Irak et en Égypte.

Pour les États-Unis, cette tournée marathon vise à ressouder des alliances parfois ébranlées par de récents événements, de l'assassinat de Jamal Khashoggi au retrait américain annoncé de Syrie.