Norwegian Air Shuttle a indiqué vendredi qu'un de ses Boeing 737 était coincé depuis trois semaines en Iran où l'avion a été dérouté après une panne, un casse-tête pour la compagnie et de possibles ennuis en perspective pour les passagers, sur fond de restrictions américaines.

L'appareil qui reliait Dubaï à Oslo avec 192 passagers et membres d'équipage à bord a effectué un « atterrissage de précaution » à Chiraz à la suite d'un incident moteur le 14 décembre, a expliqué un porte-parole de Norwegian Air, Andreas Hjørnholm, à l'AFP.

Si les passagers ont pu regagner leur destination le lendemain grâce à un autre appareil, le Boeing 737 Max est immobilisé depuis cette date sur le territoire iranien, où des mécaniciens de Norwegian Air tentent de le réparer, a-t-il dit.

Selon des sites spécialisés tels www.airlive.net, les réparations se heurtent à la difficulté d'envoyer des pièces détachées en Iran sans enfreindre les sanctions internationales.

Conséquence du retrait américain de l'accord sur le nucléaire, l'administration Trump a décidé de rétablir l'intégralité des sanctions imposées à Téhéran.  

Norwegian a refusé de commenter ces informations. « Je peux seulement dire que nous travaillons sur plusieurs options pour permettre à l'avion de revoler », a indiqué M. Hjørnholm.  

L'épisode a suscité des moqueries sur les réseaux sociaux. « L'Iran est devenu un Triangle des Bermudes qui se nourrit d'avions », a ironisé un Iranien sur Twitter.

L'incident pourrait aussi poser des problèmes aux passagers et membres d'équipage du Boeing s'ils souhaitent se rendre aux États-Unis à l'avenir.

Depuis 2015, toute personne s'étant rendue depuis mars 2011 dans sept pays jugés à risque (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen) est privée de l'exemption de visas, dont bénéficient la plupart des ressortissants européens.

Or, selon M. Hjørnholm, les passagers et personnels du vol Dubaï-Oslo ont officiellement pénétré sur le territoire iranien pour séjourner dans un hôtel dans la nuit du 14 au 15 décembre.

L'ambassade des États-Unis à Oslo n'a pu être jointe pour un commentaire.

L'an dernier, l'ex-chef de l'OTAN, Javier Solana, s'était vu refuser l'entrée aux États-Unis pour s'être rendu en Iran pour la prise de fonctions du président Hassan Rohani en 2013.