(Téhéran) La télévision d’État iranienne a diffusé une entrevue d’une instagrameuse célèbre pour avoir drastiquement transformé son visage par des opérations de chirurgie esthétique afin de ressembler à un « zombie » et qui a été arrêtée pour « blasphème ».

La célébrité des réseaux sociaux, connue sous le nom de Sahar Tabar a été arrêtée sur les ordres du tribunal islamique le 5 octobre après « de nombreuses plaintes » appelant à l’emprisonner, selon la télévision.

Elle est accusée de blasphème, d’avoir incité à la violence, d’avoir engrangé des revenus à travers des moyens inappropriés et d’avoir encouragé la corruption chez les jeunes.

« Je ne ressemble pas à ces photos retouchées maintenant », a affirmé la femme de 22 ans, évoquant les photos postées d’elle sur Instagram, lors d’une interview diffusée mardi par la télévision d’État, qui a flouté son visage.

La femme a ensuite montré une photo d’elle sur son portable, sur laquelle elle ressemble à l’actrice américaine Angelina Jolie, mais le visage décharné, le nez très retroussé et les joues creuses.

Mme Tabar a nié avoir voulu ressembler à Angelina Jolie, affirmant plutôt avoir été inspirée par un personnage de zombie dans le film d’animation fantastique La mariée cadavérique, réalisé par Tim Burton.

Son compte Instagram, qui était suivi par 486 000 abonnés selon elle, n’est plus actif.

La télévision d’État a souligné qu’elle était l’enfant unique d’un couple divorcé, ayant vécu avec sa mère, et qu’elle « aurait pu être à l’université maintenant » sans cet « étrange » personnage en ligne.

« J’ai vu que les gens suivaient ce que je faisais, et plus j’avais de “j’aime”, plus j’avais l’impression de faire la bonne chose », a affirmé Mme Tabar, qui a dit ne pas avoir fini le lycée.

Évoquant des regrets, elle a affirmé que sa mère avait tenté de l’empêcher de modifier son apparence, mais que « son rêve d’enfant était d’être célèbre ».

Selon la télévision d’État, Mme Tabar a admis que « la vulgarité sur les réseaux sociaux attirait les clics ».

Amnistie internationale a exhorté à plusieurs reprises l’Iran à arrêter de diffuser des vidéos de « confessions » de suspects, car elles « violent les droits des accusés ».